Les Philippines mobilisent des agents pour lutter contre la pollution plastique dans les rivières

À l'aide d'une épuisette montée sur un long bâton, Ronnel Narvas ramasse des bouteilles usagées et des sacs plastiques. Il fait partie du millier d'agents employés par le gouvernement pour nettoyer les cours d'eau de Manille dans lesquels des tonnes de déchets s'accumulent chaque année.

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Des déchets plastiques dans une rue à Manille, aux Philippines.
Photo : AFP/VNA/CVN

"C'est décevant parce qu'on a beau être méticuleux, les déchets ne disparaissent pas", raconte à l'AFP ce fonctionnaire de 30 ans, les pieds baignant dans un affluent nauséabond du fleuve Pasig, qui traverse la capitale philippine.

"Mais nous devons persévérer... Au moins, on essaie d'en réduire le nombre plutôt que de les laisser s'accumuler", ajoute-t-il.

Un service de collecte des déchets défaillant, le manque de décharges et d'usines de recyclage, ainsi que la pauvreté extrême sont tenus comme responsables du problème de plus en plus important que pose la pollution plastique dans le pays.

L'archipel produit chaque jour 61.000 tonnes de déchets, dont 24% sont des déchets plastiques, selon des chiffres du ministère philippin de l'Environnement.

Les sacs et le plastique à usage unique, entre autres, forment une grosse partie du problème.

"Phase infantile"

Des mesures environnementales ont été adoptées ces dernières années, allant de la mise en place de centres de recyclage à l'obligation pour les entreprises d'assurer la responsabilité de leurs déchets plastiques.

"Les Philippines ont vraiment fait des efforts louables", a indiqué à l'AFP Junu Shrestha, spécialiste de l'environnement à la Banque mondiale.

Mais si la législation a donné aux Philippines une "feuille de route" pour traiter le problème de la gestion des déchets, sa mise en oeuvre constitue "un autre défi", nuance-t-il.

À Manille, où vivent plus de 14 millions de personnes, seulement 60% des ordures sont ramassées, triées et recyclées quotidiennement, selon une étude de la Banque mondiale en 2022.

La ministre Loyzaga a expliqué que son pays était encore dans une "phase infantile" en ce qui concerne le tri et le recyclage des déchets. Elle ne voit pas non plus de fin à l'utilisation du plastique à usage unique, qui "remplit une certaine fonction pour une certaine catégorie de revenus dans notre économie".

Bien qu'il soit peu agréable de patauger dans des eaux putrides durant des heures, l'agent Ronnel Narvas est persuadé que ses efforts peuvent aider à réduire le risque d'inondations dans les zones aux alentours.

Il espère que les gens finiront un jour par arrêter de jeter leurs déchets dans l'eau.

"C'est décourageant. Mais c'est notre travail et nous y sommes habitués", conclut-il.

AFP/VNA/CVN

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