Cependant, les montants énormes mobilisés ont augmenté dramatiquement les déficits budgétaires des États, conduisant ces derniers à placer davantage d'obligations sur le marché des dettes souveraines, désormais sous pression, a averti l'institution de Bâle, qui fait office de "banque centrale des banques centrales".
Les gouvernements ont "plus de difficultés à lever des fonds sur les marchés d'obligations", explique la BRI dans son étude qui porte sur le quatrième trimestre 2008.
Du côté des bonnes nouvelles, la BRI relève que "dans le compartiment monétaire, l'action menée par les banques centrales ainsi que les garanties octroyées par les États ont contribué à apaiser" les échanges interbancaires.
Mais la baisse de la volatilité sur les marchés interbancaires a poussé "les émissions de titres de dette, qui ont atteint des niveaux record en janvier", prévient-elle.
Selon les dernières données de la BRI, les prêts interbancaires, paralysés par une crise de liquidité au troisième trimestre 2008, ont recommencé à fonctionner dès le trimestre suivant.
Les émissions d'obligations à moyen et long termes ont augmenté au cours des 3 derniers mois de 2008 d'une fois et demi, atteignant 624,3 milliards de dollars, contre 253,3 milliards au troisième trimestre 2008.
"L'augmentation a été largement au-dessus des données habituelles" pour cette période, souligne la BRI, en précisant que sur un an, la progression a atteint 30%.
"Les principaux acteurs de cette hausse ont été les institutions financières, dont les emprunts ont bénéficié de garanties publiques dans le cadre des plans de soutien mis en place en Europe et aux États-Unis", ajoute-t-elle. Leurs emprunts ont atteint 570 milliards de dollars pour les 3 derniers mois de 2008, contre 252 milliards pour la même période de 2007.
Les emprunts libellés en euro ont augmenté particulièrement : ils ont été multipliés par 10, atteignant 337 milliards de dollars au 4e trimestre 2008, contre 30 milliards un an plus tôt, selon les données de la BRI.
Par ailleurs, l'institution de Bâle relève que les pays émergents n'ont pas été aussi exposés aux problèmes de liquidités que les principales économies industrialisées, ce qui leur a permis de "résister relativement bien à la phase aiguë de la crise financière". Mais ils sont moins épargnés "par la récession qui s'installe dans les économies avancées".
AFP/VNA/CVN