Les jihadistes exécutent plus de 200 membres d'une tribu en Irak

Les jihadistes du groupe État islamique (EI) ont exécuté plus de 200 membres d'une tribu sunnite dans l'Ouest de l'Irak, à quelques jours des célébrations chiites de l'Achoura qui font craindre un regain de violences.

>>Les Kurdes irakiens se préparent à se joindre à la bataille de Kobané

Carte de localisation du lieu de l'exécution de plus de 200 membres d'une tribu par l'EI en Irak.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le groupe ultra-radical sunnite, qui a proclamé un califat sur les vastes territoires sous son contrôle en Irak et en Syrie, a pris pour cible ces derniers jours la tribu sunnite d'Albounimer, qui lui est hostile dans la province d'Al-Anbar (Ouest).

Des enfants et des femmes figurent parmi les plus de 200 de ses membres que les jihadistes ont exécutés au cours des dix derniers jours, selon plusieurs sources.

Des images censées avoir été prises immédiatement après l'une de ces exécutions montrent les corps d'une trentaine d'hommes le long d'une rue dont le sol est couvert de sang, sous les yeux d'enfants et de jeunes hommes.

Les jihadistes se sont emparés dès janvier de secteurs de la province d'Al-Anbar qui s'étend de Bagdad à la Syrie, avant de lancer début juin une vaste offensive face à des forces de sécurité totalement dépassées.

Plus à l'est, dans la province de Salaheddine, des jihadistes ont enlevé des dizaines de membres de la tribu Joubour, qui a récemment pris les armes contre l'EI, ont rapporté des responsables et un chef tribal.

À l'approche de l'Achoura, l'une des plus importantes fêtes chiites, les autorités craignent une multiplication des attaques des jihadistes, qui considèrent les chiites comme des hérétiques.

Plusieurs attentats contre des pèlerins en route vers la ville sainte de Kerbala ont déjà été perpétrés ces derniers jours. Vingt-quatre personnes ont été tuées samedi 1er novembre dans la région de Bagdad, et 19 personnes sont mortes dimanche 2 novembre dans deux attentats à la voiture piégée ciblant des tentes où s'étaient rassemblés des pèlerins dans la capitale.

"Le danger est plus grand que ces dernières années. Il y avait du terrorisme mais cela n'avait jamais atteint de tels niveaux", reconnaît un colonel de police.

Violents combats à Kobané

En Syrie, de violents combats ont de nouveau fait rage dimanche 2 novembre dans le Centre et le Nord de la ville kurde de Kobané, devenue depuis six semaines le symbole de la lutte contre les jihadistes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Ces dernières 48 heures, les avions de la coalition ont frappé à cinq reprises des positions de l'EI autour de Kobané.

Les quelque 150 peshmergas irakiens arrivés en renfort vendredi 31 octobre ont continué dimanche 2 octobre à se mettre en ordre de bataille pour participer à la défense de la ville. Leur déploiement pourrait faciliter la tâche des 1.500 à 2.000 membres des milices kurdes des YPG qui livrent combat, selon l'OSDH, à 3.000 à 4.000 jihadistes.

Ces peshmergas sont équipés de lance-roquettes, de fusils automatiques et de mortiers. "Nos forces, qui n'avaient que des mortiers, ont maintenant de l'artillerie et ces renforts "devraient faire une différence dans les prochains jours", a déclaré Idriss Nassen, un responsable de Kobané réfugié en Turquie.

Ailleurs en Syrie, les rebelles modérés ont enregistré une série de défaites face aux jihadistes d'Al-Qaïda, qui les ont délogés dimanche 2 novembre de l'une de leurs places fortes dans le Nord-Ouest, selon l'OSDH.

Les combattants du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, se sont emparés de la localité de Khan al-Sobol durant la nuit après le retrait des insurgés du groupe Hazem.

Les jours précédents, les jihadistes avaient chassé d'autres rebelles modérés du Front révolutionnaire syrien (FRS) de leur fief dans la région de Jabal Jawiya, située aussi dans la province d'Idleb.

AFP/VNA/CVN

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