Syrie : des peshmergas se rendent à Kobané pour discuter de leur entrée dans la ville

Des dizaines de combattants kurdes irakiens patientaient vendredi 31 octobre du côté turc de la frontière à quelques kilomètres de Kobané où une délégation de peshmergas s'est rendue la veille pour discuter de leur entrée dans cette ville kurde syrienne, assiégée par les jihadistes.

>>Les renforts kurdes irakiens en route pour aider à la défense de Kobané

Lourdement armés, ces peshmergas sont rassemblés à Suruç, à une dizaine de km de la frontière syrienne et sous l'étroite surveillance des forces turques.

La presse turque estime qu'ils seraient environ 150 venus aider la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), qui défend la ville depuis six semaines face aux jihadistes du groupe État islamique (EI).

Localisation de Kobané en Syrie et de la frontière avec la Turquie.
Photo : AFP/VNA/CVN

Une partie de ces combattants sont arrivés par la route jeudi 30 octobre avant l'aube à Suruç, où ils ont rejoint une première vague arrivée mercredi 29 octobre par avion.

Dix d'entre eux ont passé quelques heures à Kobané pour discuter avec les YPG des modalités de l'entrée des hommes et des armes dans la ville, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et l'agence prokurde Firat.

Les jihadistes, qui tentent de s'emparer des quartiers nord de la ville afin de l'isoler en bloquant l'axe qui la relie à la Turquie, ont violemment bombardé ce secteur jeudi 30 octobre.

Le président de la région autonome du Kurdistan irakien Massoud Barzani a expliqué jeudi 30 octobre que les Kurdes de Kobané lui ont dit "ne pas avoir besoin de troupes de combat" mais plutôt "de forces de soutien". Mais, "quand les conditions sur le terrain le requièrent et quand ils (les YPG) réclament plus de renfort, il y aura moyen de leur envoyer plus de peshmergas", a-t-il toutefois ajouté.

Par ailleurs, l'émissaire spécial des Nations unies pour la Syrie Staffan De Mistura a proposé d'instaurer des zones de cessez-le-feu pour permettre la distribution de l'aide humanitaire dans ce pays déchiré par plus de trois années de guerre civile.

En Irak voisin, des centaines de soldats et de combattants pro-gouvernementaux se préparaient pour lancer un assaut contre la ville stratégique de Baïji, tenue par l'EI, selon des officiers.

L'objectif est de sécuriser la principale raffinerie du pays, mais cette offensive s'annonce difficile pour les forces irakiennes, qui ont déjà subi plusieurs revers dans leurs tentatives de regagner du terrain face aux jihadistes, notamment dans la province d'Anbar (Ouest), contrôlée quasiment entièrement par l'EI.

Le Pentagone a d'ailleurs estimé jeudi 30 octobre que des conseillers militaires américains étaient "nécessaires" dans cette province.

Plusieurs centaines de conseillers militaires américains ont été envoyés en Irak mais aucun à Anbar, où les jihadistes ont récemment exécuté 46 membres d'une tribu sunnite qui avaient pris les armes contre eux.

La Norvège a de son côté annoncé jeudi 30 octobre l'envoi d'environ 120 soldats pour contribuer à la formation de l'armée irakienne.

AFP/VNA/CVN

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