Les Grecs donnent le pouvoir à Syriza, avec l'espoir d'en finir avec l'austérité

Les Grecs ont donné dimanche 25 janvier une victoire claire au parti de gauche radicale Syriza, pour "écrire l'Histoire" en laissant l'austérité derrière eux, a affirmé Alexis Tsipras, premier dirigeant européen élu sur le rejet explicite des politiques difficiles imposées par l'UE à ses membres.

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Alexis Tsipras encouragent ses partisans au soir de sa victoire aux élections législatives, le 25 janvier sur l'esplanade de l'université d'Athènes.
Photo : AFP/VNA/CVN

Toutefois dès son premier discours de vainqueur dimanche 25 janvier soit M. Tsipras a soufflé le chaud et le froid : "le verdict du peuple grec signifie la fin de la troïka", a-t-il d'abord lancé évoquant les experts de la BCE, l'UE et du FMI, qui dictent à la Grèce une politique d'austérité depuis quatre ans en échange de 240 milliards d'euros de prêts pour sauver le pays de la faillite.
Mais quelques minutes plus tard, il a annoncé devant ses partisans que le nouveau gouvernement "serait prêt à coopérer et à négocier pour la première fois avec ses partenaires une solution juste, viable et qui bénéficie à tous".
Le Premier ministre Antonis Samaras avait auparavant reconnu sa défaite notant que "le peuple grec a parlé et nous respectons sa décision".
"Je remets un pays qui est en train de sortir de la crise, qui est membre de l'Union européenne et de la zone euro et j'espère que le prochain gouvernement va maintenir ces acquis", a-t-il déclaré.
"Thriller"
Vers 22h15 GMT, après dépouillement de 70,72% des bulletins, Syriza comptait 36,03% des voix et Nouvelle Démocratie de M. Samaras 28,15%. La gauche radicale totalisait alors 149 sièges sur 300 au Parlement. Mais savoir s'il aura en définitive la majorité absolue de 151 sièges relevait du "thriller", selon le responsable de la société informatique chargée du dépouillement.
Antonis Samaras dépose son bulletin dans l'urne, le 25 janvier à Pylos.
Photo : AFP/VNA/CVN

La victoire a été saluée par une explosion de joie de centaines de supporters, venus de toute l'Europe, au point de ralliement de Syriza, une tente dans le centre d'Athènes.
"C'est une grande chance pour la Grèce et l'Europe, une grande, grande chance pour tout le monde", se réjouissait Claudia, une Italienne.
Le scrutin était attendu anxieusement par les partenaires européens d'Athènes, inquiets de la volonté de Syriza de "fermement" renégocier l'énorme dette grecque et défier de manière inédite les programmes d'austérité imposée par Bruxelles.
Mais l'UE, elle, semble décidée à discuter rapidement avec M. Tsipras. Les premiers signaux devaient être envoyés dès lundi lors de la réunion des ministres des Finances de la zone euro sur l'avenir du programme d'aide accordée à Athènes.
"On ne va pas échapper à une renégociation (sur la dette), la question est +sur quoi va-t-elle porter+ : les échéances, les montants, ou les deux", a confié dimanche 25 janvier une source européenne à Bruxelles. "Pour les montants, a-t-elle ajouté, ce sera plus difficile".
La président de la banque centrale allemande, Jens Weidmann, a exhorté Syriza pour sa part à "ne pas faire de promesses illusoires" à ses concitoyens.
Le succès de Syriza, en revanche, a fait naître l'espoir pour les gauches européennes. Selon Pablo Iglesias, le dirigeant de Podemos en Espagne, "les Grecs auront enfin un président et non plus un délégué de Merkel", a-t-il lancé dimanche soir 25 janvier.

AFP/VNA/CVN

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