Le Japon condamne l'exécution d'un otage par l'EI, exige la libération du deuxième

Le Premier ministre japonais a qualifié dimanche 25 janvier "d'ignoble et impardonnable" le meurtre d'un otage nippon annoncé par le groupe État islamique dans une vidéo jugée crédible, exigeant "la libération immédiate" du deuxième homme aux mains des jihadistes dont les actes suscitent une vague internationale d'indignation.

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Le Premier ministre japonais Shinzo Abe.

"Une telle action terroriste est ignoble et impardonnable, je la condamne avec la plus grande fermeté", a déclaré Shinzo Abe. Il a exprimé ses condoléances à la famille de son compatriote assassiné, Haruna Yukawa (vraisemblablement enlevé en Syrie en août dernier), et de nouveau exigé que soit relâché sans délai l'otage restant, le journaliste Kenji Goto, probablement capturé par l'EI fin octobre.

Les responsables des principaux partis politiques japonais ont de même fait savoir dimanche leur profonde indignation face à cet assassinat et le père de la victime, interrogé par les télévisions japonaises, s'est dit effondré. "Nous allons continuer de combattre le terrorisme au côté de la communauté internationale", a promis le Premier ministre japonais.

Déterminé à ne pas céder au terrorisme

Bien que des doutes ait été initialement émis sur l'authenticité de la vidéo postée en ligne pour annoncer la mort de M. Yukawa, le Premier ministre Abe a jugé "élevée la crédibilité des images". "Nous continuons néanmoins de vérifier", a insisté ensuite le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga. Les déclarations du président américain et du Premier ministre britannique semblent indiquer que leurs services de renseignement ont authentifié ce document.

D'une durée de près de trois minutes, il montre une image fixe de M. Goto en tunique orange tenant une photo de ce qui semble être le corps décapité de M. Yukawa. Le tout est accompagné d'un message en anglais prétendument lu par M. Goto qui blame M. Abe de ne pas avoir versé la rançon exigée. La directrice de SITE, centre américain de surveillance en ligne de la mouvance jihadiste, avait affirmé plus tôt que cet enregistrement "a bien été diffusé par l'EI", même s'il "ne présente pas les mêmes caractéristiques que les précédentes vidéos de décapitation. Le montage a visiblement été fait à la hâte et il manque les habituels logos d'Al-Furqan media foundation, bras armé médiatique de l'EI".

Ce nouveau développement est intervenu moins de deux jours après l'expiration de l'ultimatum de 72 heures posé mardi par les islamistes de l'EI qui menaçaient d'exécuter les deux Japonais à moins de recevoir 200 millions de

dollars. Le gouvernement nippon, qui subit aussi la pression des dirigeants étrangers pour ne rien lâcher, a sans cesse réaffirmé sa détermination à "ne pas céder face au terrorisme", ainsi que son engagement à le combattre, avec d'autres pays, même si le Japon ne peut agir que par des moyens non militaires.

"Notre position n'a pas changé", a redit dimanche matin M. Suga. La priorité du gouvernement Abe est désormais de "tout faire pour que Kenji Goto soit relâché au plus vite", en sollicitant "l'aide d'autres nations, à commencer par la Jordanie" où est détenue Sajida Rishawi, une Irakienne condamnée à mort dont l'EI a réclamé la libération dans la nouvelle vidéo.

AFP/VNA/CVN

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