Les États-Unis et leurs alliés au sein de l'OTAN considèrent le renforcement de la police et de l'armée afghanes comme crucial pour permettre le retrait des troupes étrangères du pays. Mais le général américain Bill Caldwell, chargé de l'entraînement de l'armée et de la police afghanes, pense que ces forces ne seront pas en mesure d'assurer correctement leur rôle avant le 31 octobre 2011, date à laquelle l'OTAN pense qu'elles auront atteint l'effectif prévu de 305.000. "Nous n'aurons pas terminé de bâtir l'armée (afghane) avant octobre de l'an prochain", a déclaré le général Caldwell par visioconférence depuis Kaboul. "Cela ne signifie pas que dans des poches isolées elle ne pourra pas prendre les commandes avec le soutien de la coalition, mais affirmer qu'elle pourra en faire beaucoup plus avant octobre prochain serait exagéré, tout simplement parce que nous n'aurons pas terminé sa préparation", a-t-il expliqué.
Ces commentaires viennent à l'appui de récents signaux provenant de responsables américains et semblant revenir sur les perspectives d'un début de retrait des troupes américaines en juillet 2011, comme l'avait promis le président américain Barack Obama.
Le secrétaire à la Défense, Robert Gates, a également laissé entendre récemment que la réduction des effectifs américains serait peut-être modeste.
Le général Caldwell a indiqué que le recrutement des policiers et militaires afghans était en avance sur le calendrier, mais que les efforts pour améliorer la sécurité étaient entravés par l'érosion continuelle de ces forces et le taux d'analphabétisme, qui dépasse 80% parmi les soldats.
"Si un soldat ne sait pas lire, comment peut-il savoir quel équipement il doit avoir et comment l'entretenir? Si un policier ne sait pas lire les chiffres, comment peut-il connaître le numéro de série de l'arme qu'il porte?", a-t-il dit.
Depuis sa prise de fonctions en novembre 2009, le général Caldwell a mis en place des cours destinés à inculquer aux nouvelles recrues afghanes des notions de base, comme la capacité à écrire leur nom et à reconnaître des séries de chiffres.
Il a également fait remarquer que l'érosion des forces de sécurité afghanes sous l'effet des désertions, des décès et du fait que certains ne renouvellent pas leur contrat, était un "ennemi endémique" et constituait la première menace à leur viabilité. Le taux de perte des effectifs était de 23% dans l'armée entre mars 2009 et mars 2010, et de 16% dans la police sur la même période, a-t-il relevé.
AFP/VNA/CVN