>>Des diplomates américains dissidents veulent des frappes contre Assad
Un drone X-47B américain se pose sur le pont d'un porte-avion le 17 mai 2013. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
C'est la première fois que l'administration américaine publie le bilan des frappes du Pentagone et de la CIA contre les extrémistes hors zones de combat de l'armée américaine, soit principalement au Pakistan, au Yémen et en Somalie.
Ces chiffres ne comprennent donc pas les frappes réalisées en Irak, en Syrie ou en Afghanistan, où les États-Unis mènent officiellement des actions de guerre.
La publication de vendredi 1er juillet a vocation à tenir la promesse du président Barack Obama "de fournir autant d'informations que possible au peuple américain" sur ces frappes, selon le communiqué de la direction nationale du renseignement (DNI).
Elle reconnaît que ces estimations - entre 64 et 116 civils tués et entre 2.372 et 2.581 combattants tués - sont inférieures à celles des ONG répertoriant ces frappes.
Ces dernières,selon le communiqué de la DNI, font état "de 200 à plus de 900 civils" tués dans les bombardements depuis 2009.
Un soldat américain pilote à distance un drone lors d'un entraînement sur une base militaire à Indian Springs, dans le Nevada, le 17 novembre 2015. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Bureau du journalisme d'investigation, une ONG basée à Londres, estime par exemple que les pertes civiles liées aux bombardements américains hors zones de guerre sont 6 à 7 fois supérieures, de 390 à 801 morts.
L'administration américaine "continue à cacher l'identité des gens qu'elle a tué" et ses enquêtes sur les possibles erreurs, a déploré de son côté Hina Shamsi, une responsable de l'Association américaine pour les libertés civiques (ACLU).
Le renseignement américain justifie cet écart par le fait que l'administration dispose de moyens techniques et humains "dont ne disposent pas les ONG" pour évaluer les pertes et, notamment, pour faire la distinction entre combattants et non-combattants.
Le travail des ONG est "compliqué également par la désinformation délibérée" de certains groupes extrémistes dans les médias locaux, ajoute-t-il.
De son côté, M. Obama a signé vendredi 1er juillet un décret ordonnant aux différentes agences impliquées dans les frappes de prendre toutes les précautions possibles dans la conduite de ces attaques "pour réduire la probabilité de victimes civiles". Il précise explicitement qu'elles devront reconnaître la responsabilité des États-Unis en cas de victimes civiles et dialoguer avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et les autres organisations non-gouvernementales qui opèrent dans les zones de conflit.
Le décret présidentiel prévoit également la publication annuelle d'un rapport sur le nombre de tués, comme celui publié vendredi 1er juillet, au plus tard au 1er mai de l'année suivante.
AFP/VNA/CVN