Le Conseil de sécurité lance la chasse aux jihadistes étrangers

Un Conseil de sécurité extraordinaire présidé par Barack Obama a adopté mercredi 24 septembre une résolution contraignante pour endiguer le flot des jihadistes étrangers en Syrie et Irak et contrer la menace qu'ils représentent pour leurs pays d'origine.

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Ce texte adopté à l'unanimité impose aux États, sous peine de sanctions, d'empêcher leurs citoyens de s'enrôler dans des organisations extrémistes comme l'État islamique (EI).

Cette rare réunion au sommet était présidée par le président américain Barack Obama et rassemblait 27 autres chefs d'État et de gouvernement, dont le président français François Hollande et le Premier ministre britannique David Cameron. La Russie et la Chine se sont ralliées à la résolution mais n'étaient représentées que par leurs ministres des Affaires étrangères.

Réunion du Conseil de sécurité sur la chasse aux jihadistes étrangers, le 24 septembre à New York.

En ouvrant la séance, M. Obama a exprimé sa solidarité avec la France après la décapitation d'un otage français enlevé par un groupe jihadiste lié à l'EI.  La Conseil a aussi adopté une déclaration pour "condamner fermement le meurtre lâche et haineux de Hervé Gourdel".

M. Obama a souligné que quelque 15.000 combattants étrangers venus de plus de 80 pays avaient rejoint ces dernières années les organisations extrémistes en Irak et en Syrie.

Pour M. Hollande, "cette résolution est un message de fermeté et d'unité de la communauté internationale toute entière". "La réponse (à l'EI) est militaire mais aussi économique ou humanitaire", a-t-il estimé en soulignant la nécessité d'assécher les sources de financement du terrorisme.

David Cameron a rappelé que 500 Britanniques figuraient parmi les jihadistes étrangers et que le combattant de l'EI qui avait décapité devant la caméra deux journalistes américains parlait avec un accent anglais. Il faut certes renforcer les contrôles, a-t-il dit, mais aussi combattre ceux qui prêchent la violence et répandent "l'idéologie toxique de l'extrémisme".

Sanctions pénales à l'encontre des jihadistes étrangers

Plusieurs chefs d'État africains comme le Tchadien Idriss Déby, le Nigérian Goodluck Jonathan ou le Rwandais Paul Kagame ont mis l'accent sur les groupes extrémistes opérant en Afrique et qui recrutent eux aussi des étrangers comme Boko Haram, Al-Qaïda au Maghreb islamique ou les shebab somaliens.

La résolution concerne tous les "combattants terroristes étrangers" même si elle vise surtout l'EI.

Elle avait été proposée par les États-Unis qui s'efforcent depuis des semaines de rassembler une coalition internationale contre l'EI. Washington mène depuis le 8 août des frappes aériennes en Irak, puis depuis le 23 septembre en Syrie contre les positions de l'EI avec l'aide de cinq alliés arabes.

Aux termes de la résolution, les gouvernements seront tenus de "prévenir et empêcher le recrutement et les déplacements" d'individus qui tentent de se rendre à l'étranger "dans le but de planifier ou de participer à des actions terroristes" ou d'y recevoir un entraînement.

Le texte est placé sous le chapitre 7 de la charte des Nations unies qui prévoit des sanctions en cas de non-respect du texte.

Elle demande que "tous les États membres s'assurent que leurs lois et règles nationales instaurent de lourdes sanctions pénales" à l'encontre des jihadistes étrangers et des responsables de leur recrutement et de leur financement.

Les États devront aussi "empêcher l'entrée ou le transit sur leur territoire" de ces combattants étrangers, une disposition qui concerne notamment la Turquie, point de passage vers la Syrie.

Plusieurs pays européens, dont la France et le Royaume-Uni, ont déjà pris ou annoncé des mesures dans ce domaine. Ils craignent de voir les jihadistes, une fois aguerris, revenir sur leur territoire pour organiser des attentats.

Le Premier ministre turc Recep Teyyip Erdogan a affirmé que "la détermination de la Turquie dans ce domaine ne saurait être mise en doute". Il a souligné que son pays, régulièrement accusé de complaisance envers les jihadistes qui transitent sur son territoire, avait expulsé plus de 1.000 combattants étrangers de 75 pays depuis le début du conflit syrien en 2011.

AFP/VNA/CVN

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