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Des membres des forces de l'ordre lors de manifestations en centre de Los Angeles, en Californie, contre la politique migratoire de Donald Trump, le 8 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"La décision du président Trump de déployer la Garde nationale en Californie est un abus de pouvoir alarmant", ont insisté les gouverneurs dans un communiqué commun, après l'annonce du républicain d'envoyer contre l'avis des autorités locales 2.000 membres de cette force armée de réserve, principalement mobilisée lors de catastrophes naturelles.
Ce dernier a promis dimanche 8 juin "un retour à l'ordre" lors d'un bref échange avec des journalistes, ajoutant qu'il n'excluait pas l'envoi de troupes ailleurs aux Etats-Unis en cas de besoin.
Dans le même temps, de nouveaux heurts entre les forces de l'ordre et les manifestants ont éclatés aux abords d'un centre de détention de la deuxième plus grande ville du pays, où environ 300 gardes sont arrivés dimanche matin.
Leur déploiement intervient après deux journées de manifestations marquées par des heurts et des violences dans la mégalopole californienne où réside une importante population hispanique, des habitants tentant de s'interposer face aux arrestations musclées d'immigrés menées par la police fédérale de l'immigration (ICE).
Des ressortissants mexicains ont été arrêtés au cours des récentes opérations, a annoncé dimanche la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, appelant les Etats-Unis à les traiter avec dignité.
Ce sont "des hommes et des femmes honnêtes qui sont allés chercher une vie meilleure (...) Ce ne sont pas des criminels", a-t-elle insisté lors d'un discours public.
"Défendre notre peuple"
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Un manifestant tient un drapeau mexicain devant l'épave d'une voiture incendiée lors de heurts avec les forces de l'ordre contre l'expulsion d'immigrés, à Los Angeles, le 7 juin en Californie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Évoquant une "invasion" des États-Unis par des "criminels venus de l'étranger", Donald Trump a érigé la lutte contre l'immigration clandestine en priorité absolue, et communique abondamment sur les arrestations et expulsions d'immigrés.
Menées jusque dans des tribunaux du pays, ces dernières ont plongé dans la terreur des millions d'immigrés sans statut légal.
À Los Angeles, d'importantes opérations vendredi et samedi des agents de l'ICE, parfois en civil, ont donné lieu à des rassemblements d'opposition et à des affrontements violents entre manifestants et forces de l'ordre.
"Nous devons défendre notre peuple", a déclaré à l'AFP une femme, elle-même fille d'immigrés, refusant de donner son nom. "Qu'importe que nous soyons blessés, qu'ils nous gazent, ils ne nous arrêteront jamais. Tout ce qui nous reste, c'est notre voix."
Les images des heurts, barricades, jets de projectiles et voiture calcinée ont été largement repartagées sur les réseaux sociaux. Plusieurs personnes ont été arrêtées selon les autorités.
Bras de fer
Tout en condamnant les violences, les autorités locales ont publiquement regretté la décision de Donald Trump d'envoyer la Garde nationale.
"Pour moi, ce n'est que de la politique", a fustigé la maire Karen Bass auprès d'une télévision locale tandis que le gouverneur de Californie Gavin Newsom a lui dénoncé une mesure "délibérément incendiaire" qui ne fait "qu'aggraver les tensions".
Selon l'ancien chef de l'ONG, Human Rights Watch, Kenneth Roth, il s'agit de la première fois depuis 1965 qu'un président déploie ces militaires sans demande préalable d'un gouverneur d'État.
Le gouvernement fédéral est engagé dans un bras de fer avec la Californie, bastion de l'opposition progressiste, et "État sanctuaire" protégeant les migrants.
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Des membres de la Guarde nationale à Los Angeles, en Californie, le 8 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Sur place, la présence de ces militaires inquiète plus qu'elle ne rassure, selon Jason Garcia, habitant de Los Angeles. "J'étais dans l'armée, et je sais que l'escalade de la force va juste crescendo", regrette cet homme de 39 ans auprès de l'AFP.
Une marche des fiertés devait également se tenir dimanche en parallèle des rassemblements contre la politique migratoire, ses organisateurs ayant précisé être en contact avec les autorités pour assurer sa tenue en toute sécurité.
Samedi 7 juin, le ministre de la Défense, Pete Hegseth a même menacé de mobiliser l'armée régulière basée non loin si les violences se poursuivaient.
"Nous devons être prêts à faire ce qui est nécessaire", a justifié dimanche 8 juin le chef de la Chambre des représentants, l'élu républicain Mike Johnson, sur ABC.
AFP/VNA/CVN