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Le Golden Pho, au Myanmar, est devenu une adresse incontournable des adeptes de la gastronomie vietnamienne. |
Photo : TT/CVN |
Toutes les grandes villes de par le monde où existe une communauté vietnamienne importante ont des restaurants portant l’enseigne pho, du nom de la fameuse soupe de nouilles à la viande de bœuf ou de poulet.
À Yangoun, ancienne capitale du Myanmar, où la communauté vietnamienne est pourtant peu importante, les restaurants vietnamiens se sont multipliés ces dernières années, notamment au centre commercial Myanmar Plaza, quartier le plus animé de la ville. «Au début, ils n’attiraient que des clients européens et vietnamiens. Les Birmans y étaient rares car ils trouvaient la gastronomie trop différente de la leur. Mais maintenant, regardez, la moitié de ma clientèle est autochtone !», s’exclame Pham Thi Xuân Phuong, Vietnamienne, patronne du restaurant Golden Pho.
Un succès fulgurant
Situé dans le secteur gastro-nomique Dagon Township, au cœur de Yangoun, le Golden Pho comptait une dizaine de tables. Son succès est tel qu’il affiche souvent complet aux heures des repas. À côté de l’emblématique pho, le restaurant propose aussi d’autres spécialités vietnamiennes tels que bún bò (vermicelles de riz au bœuf sauté), bún cha (vermicelles de riz à la viande de porc grillée), goi cuôn (rouleaux de printemps), nems (croustade farcie)… ainsi que des chè (compote) en dessert. Ouvert en 2015, ce restaurant a été le premier de la chaîne Golden Pho. En l’espace de deux ans seulement, quatre autres établissements ont suivi, un peu partout dans la ville. «Un succès fulgurant, inespéré», se réjouit la patronne.
Comme la pizza italienne, le pho a déjà fait le tour du monde. |
Photo : CTV/CVN |
Mais les débuts ont été difficiles pour cette femme vietnamienne mariée à un Australien. Auparavant, le couple vivait en Australie. En 2013, son mari est envoyé au Myanmar par sa société pour y créer une filiale. Sa femme le suit. «Lorsque des amis australiens et européens de mon mari venaient dîner chez nous, ils me félicitaient souvent pour ma cuisine. C’est ainsi que l’idée d’ouvrir un restaurant à Yangoun m’est venue. Mon mari et d’autres étrangers, qui se plaignaient des mets locaux indigestes, m’ont soutenu sans réserve», confie Xuân Phuong.
À peine le Golden Pho ouvert, le cuisinier en chef, Vietnamien bien sûr, retourne au pays. «J’étais vraiment désemparée, avoue Xuân Phuong. En plus du travail de gestionnaire, j’ai dû assumer celui de chef. Les aide-cuisiniers birmans étaient loin de répondre à mes exigences».
Cependant, la clientèle de Golden Pho ne cesse de croître. Et fin 2016, lors d’une visite dans la province vietnamienne de Bà Ria-Vung Tàu (Sud), Xuân Phuong rencontre enfin son «sauveur» dans un restaurant local. «Un jeune cuisinier a accepté de me suivre à Yangoun, y voyant une belle opportunité pour sa vie professionnelle». Il s’agit de Nguyên Thành Nhân, qui est aujourd’hui l’un des piliers du Golden Pho.
À bon vin point d’enseigne
En ce qui concerne les plats proposés, les restaurants vietnamiens à l’étranger ne sont pas fondamentalement différents les uns des autres. Par contre, chacun a son style. Petit tour d’horizon, aux États-Unis et en Europe.
À l’étranger, le pho est l’une des spécialités vietnamiennes les plus connues. Un plat savoureux qui évoque la quintessence de la gastronomie vietnamienne et qui ravit même les palais les plus aiguisés. Aux Viêt kiêu, le pho rappelle le pays natal et adoucit leur nostalgie. Pour les étrangers, c’est une expérience culinaire aux parfums d’exotisme.
Au comté d’Orange, en Californie, le restaurant Life Saigon se distingue au milieu du quartier gastronomique. À peine l’entrée franchie, on est plongé dans l’ambiance caractéristique des restaurants saïgonnais : dans un coin, au sol, un petit autel dédié au Génie de la Richesse, avec des baguettes d’encens allumées. Sur un support adossé contre le mur, trônent trois grands Bouddhas en bois - du Bonheur, de la Prospérité et de la Longévité. Une agréable odeur d’encens et de cuisine mêlés flotte dans l’air. Les tables sont presque remplies. Nombreux sont les clients qui dégustent un pho. Des serveuses en uniforme se faufilent entre les tables avec des plateaux aux bols fumants.
À Paris, les Viêt kiêu (Vietnamiens de la diaspora) se concentrent dans le 13e arrondissement, souvent surnommé le «quartier asiatique». Les restaurants vietnamiens, mais aussi chinois, lao ou cambodgiens, sont nombreux. L’enseigne «Pho Thìn», très renommée à Hanoï, y est solidement implantée. Le patron, descendant du créateur de Pho Thìn dans la capitale vietnamienne, va à la rencontre de chaque client : «Bonjour ! Voulez-vous un +pho tái+ (bœuf saignant) ou +pho chín+ (bœuf bien cuit) ? Ce sera prêt dans quelques minutes». La décoration intérieure est très vietnamienne avec des chapeaux coniques, des vases de 1,5 m de haut du village céramique de Bát Tràng (en banlieue de Hanoï), des tableaux en bois incrustés de nacre représentant les quatre fleurs emblématiques du Vietnam, une grande laque poncée où l’on distingue le lac de l’Épée restituée.
À Francfort, en Allemagne, le restaurant vietnamien Hai Âu (Mouette) se trouve au rez-de-chaussée d’un grand bâtiment. La décoration intérieure est simple, avec quelques peintures de paysages emblématiques de Hanoï. La salle est agrémentée de nombreuses orchidées et d’aréquiers en plastique. Bien que située dans une ruelle peu fréquentée, Hai Âu est une adresse très courue des gourmets, vietnamiens et étrangers.
Nghia Dàn/CVN