Les déficits de la Grèce sèment le trouble de la zone euro

Les craintes continuent à grandir en Europe autour de la Grèce et de ses déficits, malgré des mesures annoncées par Athènes, ainsi que l'illustre la mise en garde de l'Allemagne sur l'avenir de l'euro, en rupture avec le discours officiel optimiste de mise jusqu'ici.

Les ministres des Finances des 16 pays de la zone euro se réunissent ce soir au siège de l'Union européenne (UE) à Bruxelles en Belgique et devraient avoir une première discussion au sujet du "programme de stabilité" de la Grèce, reçu le 16 janvier par la Commission européenne (CE).

Ce plan détaille les mesures prévues par le pays pour redresser ses finances publiques. Il prévoit de ramener le déficit public de 12,7% l'année dernière, à 2% en 2013, grâce à toute une série de mesures d'austérité.

Cependant, ce programme, jugé "très ambitieux" par Jesus Castillo, économiste de la banque Natixis, n'est pas parvenu vraiment à calmer les craintes. "Le sentiment des marchés semble être assez pessimiste", indique l'économiste, soulignant "ne pas pouvoir exclure une nouvelle augmentation" de l'écart entre les taux de référence pour les emprunts d'État grec et allemand, en raison de "l'actuel manque de crédibilité du gouvernement".

Jeudi, le rendement de l'obligation grecque à 10 ans a grimpé au-dessus des 6%, pour la première fois depuis mars 2009, le double de l'équivalent allemand : les investisseurs réclament une prime de risque beaucoup plus élevée pour prêter de l'argent à Athènes, et donc des taux très supérieurs.

Après le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a rejeté le 16 janvier l'idée d'une sortie de la Grèce de l'Union monétaire, la jugeant "absurde".

Il a dans le même temps invité la Grèce à se débrouiller seule pour sortir de la crise. "Ce serait faux de laisser croire à la Grèce que les autres pays de la zone euro vont l'aider à résoudre ses problèmes". Mais la chancelière allemande, Angela Merkel, a brisé un tabou, en disant jeudi craindre que "l'euro ne traverse dans les prochaines années une phase très difficile".

L'euro baissait du reste fortement le 15 janvier du fait des craintes de contagion de la crise grecque. "Comment allons-nous respecter le Pacte de stabilité ? (l'instrument européen de limitation des déficits nationaux, ndlr). L'exemple grec pourrait nous apporter de fortes, très fortes contraintes", a ajouté Mme Merkel.

Les difficultés de la Grèce interviennent alors que les Européens s'efforcent de rassurer sur leurs déficits, qui se sont fortement dégradés avec la crise. Il est prévu en principe de les réduire à partir de 2011 au plus tard.

La crise en Grèce menace ainsi de devenir un test pour la cohésion de la zone euro, née en 1999, d'autant que d'autres pays, comme le Portugal, inquiètent aussi.

Le gouvernement portugais a réfuté tout parallèle avec la Grèce. Mais l'agence de notation Moody's a comparé les 2 pays, estimant qu'ils risquaient "une mort lente" économique.

Dans l'immédiat, les ministres des Finances de toute l'UE, qui se réuniront eux mardi, vont mettre la pression sur la Grèce pour qu'elle s'attelle "de manière prioritaire" au manque de fiabilité de ses statistiques économiques, selon un projet de texte.

Un rapport de la CE a fait état cette semaine de "graves irrégularités" dans ses statistiques, augmentant les risques d'une procédure d'infraction contre Athènes.

Le pays avait fortement révisé en octobre sa prévision de déficit pour 2009 à 12,5% (contre 3,7% avant), révélant subitement l'état catastrophique de ses finances publiques.

AFP/VNA/CVN

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