"La phrase +une année fait toute la différence+, n'a jamais été plus vraie", a assuré le président du salon, Doug Fox, en introduction des journées presse, qui précèdent l'ouverture jeudi au grand public.
L'an dernier, les américains General Motors (GM) et Chrysler ont dû passer par la case redressement judiciaire et les ventes de véhicules aux États-Unis ont chuté de plus de 20%, tombant à leur plus bas niveau depuis près de 30 ans. "Personne ne veut repenser à l'année qui s'est terminée, alors regardons vers l'année qui vient", a renchéri Tony Swan, l'un des organisateurs du salon, avant de remettre les prix de voitures et camions de l'année, tous 2 allés au constructeur américain Ford pour sa Ford Fusion Hybrid et son camion Ford Transit Connect.
Après une édition 2009 bien terne, les stands ont retrouvé un certain éclat. Si aucun constructeur n'attend une année de franche hausse en 2010, le marché devrait toutefois entamer une modeste reprise. "Il ne fait aucun doute que l'an dernier (l'industrie américaine) a en quelque sorte touché le fond", a constaté Bob Lutz, vice-président de General Motors (GM). "Cette année nous voyons revenir beaucoup d'optimisme", a-t-il ajouté.
Le marché mondial ne sera "pas substantiellement différent de 2009" et "beaucoup va dépendre de la reprise économique", selon Christian Klingler, membre du directoire de Volkswagen. Mais des hausses sont attendues en Chine, aujourd'hui le premier marché mondial, et aux États-Unis, estime-t-il.
Les analystes s'accordent sur un modeste rebond des ventes aux États-Unis cette année, tablant entre 11 millions et 12,5 millions de véhicules, contre 10,6 millions l'année dernière.
Signe de ces temps de disette, certains grands noms n'exposent pas à Detroit, comme le japonais Nissan, ou ont réduit leur présence, comme Chrysler.
Signe de l'intérêt des pouvoirs publics américains pour l'avenir du secteur, après les milliards de dollars de fonds publics investis pour le renflouer, un grand nombre de responsables politiques sont annoncés, notamment la présidente de la chambre des Représentants, Nancy Pelosi, et le délégué de l'administration Obama à la reprise du secteur automobile, Edward Mont- gomery. "Aujourd'hui marque un nouveau départ pour l'industrie automobile", a affirmé le secrétaire aux Transports, Ray LaHood, lors d'une conférence de presse. "Quand les gens verront les nouveaux produits qui sont fabriqués et exposés, ils constateront que l'industrie automobile fabrique des voitures que les gens ont envie de conduire", a-t-il insisté.
Voitures économes, fonctionnant avec des énergies nouvelles, et petites citadines ont la part belle au salon, qui affiche quelques 60 nouveaux véhicules, dont plusieurs "voitures concept" chez Cadillac (groupe GM), BMW et Toyota.
Ford présente la nouvelle version de sa petite Focus, conçue et commercialisée à l'échelle mondiale et sur laquelle mise particulièrement le deuxième constructeur automobile américain. Le groupe vise l'Asie, particulièrement la Chine et l'Inde.
Crise oblige, les voitures futuristes et spectaculaires seront encore rares cette année, mais les modèles avant-gardistes de Cadillac et BMW restent très attendus.
AFP/VNA/CVN