"Nous devons tirer les leçons de la crise, et nous allons les tirer", a-t-il affirmé au cours de son "examen de passage" devant les eurodéputés, en réponse à un élu britannique l'accusant de vouloir "tuer la poule aux oeufs d'or" de la City, première place financière d'Europe, en régulant à outrance. "Il faut inverser la tendance, dans l'intérêt même de l'industrie financière", a souligné M. Barnier qui était, comme les autres commissaires désignés, auditionné par le Parlement pour vérifier ses aptitudes pour le poste. "L'industrie financière, à Londres comme ailleurs, doit comprendre que son avantage est d'être sur un continent où on a bâti de bonnes règles", a-t-il dit. "Je n'ai pas envie que nous provoquions le départ ou l'affaiblissement de cette industrie dont nous avons besoin", a-t-il cependant ajouté en promettant "une régulation intelligente". "Mais nous allons réformer", a-t-il averti, "nous avons besoin de cette régulation".
Michel Barnier a cité une série de secteurs à réguler, comme les ventes à découvert, accusées de nourrir une spéculation effrénée sur les marchés, ou encore les produits dérivés, qu'"il faut normaliser", surtout ceux sur les matières premières, agricoles en particulier.
"Actuellement, 80% à 85% des produits dérivés échappent à tout contrôle, progressivement il va falloir inverser les proportions", a-t-il dit.
Il a aussi annoncé une révision "à la fin de cette année" des règles européennes sur les fonds propres des banques et a assuré vouloir défendre les petits épargnants.
Autre rupture avec son prédécesseur, M. Barnier, qui sera aussi chargé du Marché intérieur euro-péen, s'est engagé à lui redonner "une dimension humaine et sociale", notamment à travers "la lutte contre le dumping social". "Je n'ai pas l'intention d'attacher mon nom et mon action à ce qui pourrait provoquer des régressions sociales", a-t-il assuré.
AFP/VNA/CVN