Les chants folkloriques entrent à l'académie à Huê

L'Académie de musique de Huê, en coopération avec le Centre de développement des arts et de la musique du Vietnam, se prépare à lancer à Huê (Centre) un cursus de formation aux chants folkloriques vietnamiens.

Ce programme privilégiera dans un premier temps les chants de la région Nord du pays. L'établissement reçoit en juillet les inscriptions des étudiants dans les spécialités que sont le quan ho (chant alterné), le ca trù (chant des courtisanes), le hat van ou châu van (accompagnant les offices médiumniques), le hat xâm (chant des aveugles), le trông quân (chant alterné au tambourin). Quoique le hat van et le ca trù soient également pratiqués au Centre, ces disciplines sont pour l'essentiel originaires du Nord.

Dans le cadre de ces cursus, les élèves découvriront les techniques de chant mais aussi celles des instruments accompagnant traditionnellement chaque genre.

Selon le musicien Thao Giang, directeur adjoint du Centre de développement des arts et de la musique du Vietnam qui relève de l'Association des musiciens vietnamiens, l'ouverture de ces formations est le fruit de tout un long processus de sensibilisation mené par ceux qui sont étroitement concernés par les musiques traditionnelles.

D'après le directeur adjoint de l'Académie de la musique de Huê, l'agrégé Nguyên Viêt Duc, son établissement va accueillir ses premières promotions dès septembre prochain. Malgré les difficultés qui se posent dans de tels enseignements, l'organisation de ces derniers témoigne de la grande responsabilité dont font preuve les artistes enseignants au regard de la préservation des trésors de la musique traditionnelle. De même, l'Académie de la musique de Huê et le Centre de développement des arts et de la musique du Vietnam espèrent que la première promotion constituera un riche terreau de professionnels aptes à représenter, enseigner et transmettre ces riches traditions musicales de la culture vietnamienne.

Dans l'immédiat, chaque cursus dure quatre années, exclusivement à Huê. Si la première année se déroule correctement, ils envisageront d'organiser de mêmes formations au Nord.

Le musicien Trong Tinh, directeur de l'École de la culture et des arts de la province de Bac Ninh (Nord), un des berceaux de la formation de chanteurs de quan ho, a exprimé son soutien total à ce projet. Il a aussi souligné la nécessité de bien préparer le matériel didactique afin que les élèves soient à même de maîtriser toutes les caractéristiques de chaque type de chant, et ce sur le plan théorique comme pratique.

Pour le chercheur Bùi Trong Hiên de l'Institut de la culture et des arts, l'ouverture de cursus sur les trésors du chant folklorique vietnamien est absolument à encourager afin de pleinement participer à la conservation des patrimoines culturels traditionnels. Mais il a estimé que les régimes de rémunération des enseignants ainsi que la recherche de débouchés professionnels pour les futurs diplômés conditionneraient un plein succès des objectifs de ces formations. Bùi Trong Hiên a encore suggéré de renforcer la formation en musique traditionnelle dès les cycles primaire et secondaire pour mieux sensibiliser les jeunes à ces arts, plus largement de la diffuser plus souvent sur les médias et, s'agissant de représentations, de renforcer la coopération entre secteurs public et privé des arts.

Thu Trang/CVN

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