>>Pour la préservation du métier traditionnel de l’ethnie Giay
Séchage au soleil de "bánh tráng" à Bên Tre. |
Photo : Hung Thinh/VNA/CVN |
Personne ne sait quand sont apparus ces bánh populaires du Nam Bô, ni qui leur a donné naissance. Ce dont on est sûr, c’est que leur fabrication s’est transmise de génération en génération, de père en fils, et seulement de bouche à oreille.
Certains de ces bánh datent de centaines d’années, dont le bánh xèo (crêpe) de Cân Tho (ville du même nom), le bánh tráng (galette) de My Lông (province de Bên Tre), le bánh tráng de Thanh Hung (province de Kiên Giang), le bánh phông (sorte de pain de riz gluant) de Son Dôc (province de Bên Tre).
«Les +bánh+ populaires reflètent l’âme du Sud, de ses habitants. Ils sont attachés à de vieilles traditions. Il nous faut les préserver», estime l’artisane Nguyên Thi Xiêm ou Muoi Xiêm, qui a enseigné la technique de fabrication du bánh xèo aux États-Unis et dans d’autres pays.
Les Cham du Nam Bô, notamment dans la province d’An Giang, ont leurs propres bánh que l’on ne retrouve chez aucune autre ethnie, notamment le NonYa (sorte de pain au gingembre) utilisé pour rendre le culte aux ancêtres lors des grandes célébrations comme les noces, la fête Katé.
Les Vietnamiens d’origine chinoise (Hoa) du delta du Mékong confectionnent le bánh Tô (sorte de pain de riz gluant) au Têt traditionnel pour s’attirer prospérité et chance dans le commerce.
Les Khmers, quant à eux, ont le côm dep (sorte de jeune riz gluant applati), spécialité immanquable lors de leur grande fête traditionnelle d’Ok Om Bok, au 10e mois lunaire, et lors d’autres fêtes importantes.
Un atout pour le tourisme
Le "côm dep", une offrande des Khmers à la fête d’Ok Om Bok. |
Photo : Chanh Da/VNA/CVN |
D’après des artisans expérimentés, les bánh du Sud sont caractéristiques de la civilisation du riz inondé et de l’économie agricole. On les utilise comme offrandes pour rendre le culte aux ancêtres. Ils sont aussi servis aux proches, aux amis pour montrer son respect. Ils sont présents lors des évènements familiaux les plus importants, notamment funérailles et mariages.
Devant le risque de disparition de ce patrimoine culinaire, certaines localités du Sud ont lancé des concours. Elles les valorisent à l’occasion des fêtes locales. Des villages spécialisés ont même vu le jour, ainsi que des visites touristiques.
Les artisans estiment que les bánh populaires du Sud jouent un rôle important dans l’attraction des voyageurs et le développement du tourisme. Cours de formation et transmission des techniques de fabrication aux jeunes devraient selon eux permettre de perpétuer ce savoir-faire.
Quê Anh/CVN