Les armes se taisent à Gaza, la parole est aux diplomates

Les armes sont restées muettes mardi 5 août après presque un mois de guerre dans la bande de Gaza, à la faveur d'un cessez-le-feu qu'Israéliens et Palestiniens devaient essayer de consolider lors de discussions au Caire.

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Une maison détruite à Al-Sheja dans la bande de Gaza, le 5 août
Photo : AFP/VNA/CVN

La trêve, obtenue avec les médiations égyptienne et américaine, est entrée en vigueur mardi 5 août, a priori pour 72 heures. Des discussions doivent à présent s'ouvrir pour une paix plus durable entre des belligérants aux exigences diamétralement opposées.

En soirée, le territoire dévasté semblait n'avoir encore jamais connu autant de calme depuis le début le 8 juillet de cette guerre qui a fait, selon le ministère palestinien de la Santé 1.875 morts, dont 430 enfants et adolescents et 243 femmes.

Toutes les trêves précédentes ont volé en éclats, mais l'annonce par l'armée israélienne de la sortie de "toutes" ses forces de l'enclave palestinienne devrait favoriser le respect de celle-ci, même si l'armée a pris soin de préciser qu'elle riposterait "à toute attaque".

À la faveur de l'accalmie, les secours ont pu accéder à des zones bloquées par les combats, où ils commençaient à découvrir de nouveaux corps, alourdissant un bilan humain déjà exorbitant.

En voitures ou en charrettes tirées par des ânes, des milliers de Palestiniens sont retournés chez eux, pour voir si leur maison était toujours debout. Après celui des bombes, ils ont accusé le choc de la dévastation.

4 à 6 milliards de dollars de dégâts

Dans le secteur de Beit Hanoun (Nord), Rafat al-Masri, père de cinq enfants, n'a retrouvé que des ruines. "J'ai travaillé 40 ans pour cette maison. Elle est complètement détruite. Il ne reste rien".

La guerre a causé entre 4 et 6 milliards de dollars de dégâts directs, mais l'addition pourrait être bien plus salée, selon le vice-ministre palestinien de l'Économie, Tayssir Amro.

La nuit précédant le cessez-le-feu a été la plus calme de la guerre, ont constaté les correspondants sur place, même si les belligérants se sont livrés à une démonstration de force dans les dernières minutes avant la trêve.

Les combattants palestiniens ont lancé 16 roquettes vers plusieurs villes israéliennes, tandis que l'aviation israélienne menait sur Gaza au moins cinq raids qui n'ont pas fait de blessé, selon les secours locaux.

Ces secours, habitués à compter les morts par dizaines chaque jour depuis le début des hostilités, rapportaient deux morts mardi matin, des victimes ayant succombé aux blessures de la veille. Au total, selon le ministère palestinien de la Santé, 9.527 personnes ont été blessées, dont 2.878 enfants.

Après les frappes aériennes déclenchées le 8 juillet, les forces terrestres israéliennes sont entrées le 17 juillet dans le territoire surpeuplé pour faire cesser les tirs de roquettes du mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, sur Israël et démanteler le réseau de souterrains permettant aux Palestiniens de mener des incursions en Israël.

Une trêve durable ?

L'armée a achevé dans la nuit sa mission de destruction de tunnels, a dit son porte-parole. Elle a tué environ "900 terroristes" en un mois, a-t-il assuré.

Mais selon les secours locaux et les organisations humanitaires, ce sont très majoritairement des civils qui ont péri sous les bombes et les obus israéliens.

Au total, 1.867 Palestiniens ont été tués, selon les secours locaux. Côté israélien, 64 soldats et trois civils ont péri.

Cette hécatombe a suscité l'émoi international et des appels de plus en plus pressants à un cessez-le-feu provisoire permettant de négocier une trêve plus durable.

Israël et le Hamas ont fini par accepter lundi soir la proposition de trêve du Caire, habituel médiateur des conflits entre ses deux voisins.

"De plus amples négociations" doivent à présent avoir lieu, a annoncé un responsable égyptien.

Un jeune Palestinien tient l'encadrement d'une fenêtre, parmi les décombres d'une maison détruite, dans le quartier de Al-Shejaea proche de Gaza City, le 5 août
Photo : AFP/VNA/CVN

Compromis difficile à trouver

La délégation israélienne est arrivée au Caire, tandis que les représentants du Hamas, du Jihad islamique et du Fatah dans la bande de Gaza rejoignaient la délégation palestinienne déjà présente dans la capitale égyptienne.

Mais la plus grande défiance reste de mise de part et d'autre.

Pour l'instant, l'accord de cessez-le-feu "ne prévoit que le retour au calme", a rappelé  Yigal Palmor, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Le ministre du Renseignement Yuval Steinitz s'est dit "sceptique", accusant le Hamas d'avoir "déjà violé six trêves antérieures".

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, saluant la trêve, a pressé les belligérants de la respecter.

Le Hamas réclame pour cela la levée du blocus israélien qui étouffe l'économie d'un territoire de 41 kilomètres de long sur 12 de large au maximum, sur lequel s'entassent 1,8 million de personnes, pour moitié des mineurs.

La délégation palestinienne s'était entendue dimanche 3 août au Caire sur une série d'autres exigences : ouverture des points de passage aux frontières, élargissement de la zone de pêche autorisée à 12 miles nautiques et libération de prisonniers palestiniens.

Israël martèle pour sa part son impératif de sécurité. Et une récente exigence s'annonce comme un obstacle considérable : que la reconstruction de la bande de Gaza soit liée à sa démilitarisation.

AFP/VNA/CVN

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