Gaza : une trêve de 72 heures acceptée par Israël et le Hamas

Israël et le Hamas ont accepté lundi 4 août la proposition égyptienne d'une trêve de 72 heures à partir de mardi 5 août dans la bande de Gaza, peu après que l'armée israélienne a affirmé n'avoir aucunement l'intention de sortir de l'enclave palestinienne, au 28e jour d'une offensive meurtrière.

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"Les contacts de l'Égypte avec les différentes parties ont permis d'obtenir une trêve de 72 heures à Gaza à partir de 05h00 GMT demain (mardi 5 août) matin et que le reste des délégations se rendent au Caire pour de plus amples négociations", a dit un responsable égyptien.

"Israël respectera le cessez-le-feu à partir de demain à 08h00 (05h00 GMT)", a ensuite déclaré un responsable israélien ayant requis l'anonymat, qui a confirmé qu'une délégation de son pays se rendrait bien dans la capitale égyptienne.

Des soldats israéliens rentrent à leur camp de base le long de la frontière avec Gaza, après avoir combattu dans l'enclave palestinienne, le 4 août

Ce responsable a ajouté qu'Israël avait déjà accepté une proposition égyptienne similaire trois semaines auparavant et que "c'était le Hamas qui l'avait rejetée". Il a relevé que les deux parties avaient donné vendredi 1er août leur accord à une trêve de trois jours, estimant que "le Hamas avait pris des engagements et ne les avait pas honorés".

"Le Hamas a informé il y a quelques minutes Le Caire de son approbation de la trêve de 72 heures pour demain", a de son côté dit un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri.

Un autre mouvement islamiste armé, le Jihad islamique, qui doit également prendre part aux pourparlers au Caire aux côtés des délégations d'Israël et du Hamas, a, quant à lui, fait savoir dans un communiqué que "le cessez-le-feu interviendra dans les prochaines heures".

L'Égypte, habituel médiateur des conflits entre Israël et le mouvement palestinien Hamas qui contrôle la bande de Gaza, avait invité la semaine dernière Israéliens et Palestiniens à envoyer des délégations pour des négociations en vue d'une trêve.

Mais seule la délégation palestinienne, composée notamment de responsables du Hamas et de l'Autorité palestinienne que dirige Mahmoud Abbas, s'était rendue au Caire, les Israéliens ayant jusque-là refusé d'y aller.

"Nous ne partons pas"

Un jeune palestinien réfugié à Beit Lahaia, regarde autour de lui depuis la tente où il s'abrite avec sa famille, le 4 août

Peu avant d'accepter la trêve de 72 heures, Israël a annoncé qu'il ne comptait pas encore se retirer de la bande de Gaza.

"Nous ne partons pas, nous restons dans la bande de Gaza, il y a encore beaucoup d'autres missions à terminer", a expliqué à la télévision Moti Almoz, le porte-parole de l'armée, après avoir assuré que "tous les tunnels repérés avaient été détruits".

L'armée israélienne avait repris peu avant ses opérations, après une trêve unilatérale de sept heures et malgré une réprobation internationale de plus en plus ferme.

"La campagne à Gaza se poursuit" et "ne prendra fin que quand les citoyens d'Israël auront recouvré le calme et la sécurité de manière prolongée", a affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Les explosions ont effectivement repris dans les alentours de la ville de Gaza, a rapporté un correspondant.

Plus de 1.850 Palestiniens sont morts dans l'enclave, selon les services de secours locaux, depuis le début le 8 juillet de cette nouvelle offensive destinée à faire cesser les tirs de roquettes à partir de la bande de Gaza et à détruire les souterrains permettant aux combattants palestiniens de porter le danger sur le sol israélien.

Côté israélien, 64 soldats et trois civils ont été tués.

Avec la pause observée par l'armée israélienne dans son pilonnage, la journée de lundi a été moins meurtrière que les autres. En début de soirée, 23 Palestiniens avaient été tués selon les secours locaux, alors que plusieurs dizaines de personnes meurent chaque jour depuis le début de l'offensive.

Emoi

Les tensions créées par la guerre ont rejailli simultanément à Jérusalem même, théâtre de son premier attentat mortel en plus de trois ans et de violences dans plusieurs quartiers. Un jeune Palestinien à bord d'une pelleteuse a percuté et retourné un autobus à la mi-journée. Un juif orthodoxe a trouvé la mort dans cette attaque qualifiée de "terroriste" par la police. L'auteur des faits a été abattu.

La guerre à Gaza commence à susciter un grand émoi au sein de la communauté internationale.

"Israël peut faire davantage pour empêcher des victimes civiles", a ainsi martelé Jennifer Psaki, la porte-parole du département d'Etat américain. "Mais cela ne change pas le fait qu'Israël reste un partenaire important en termes stratégique et de sécurité. Il a le droit de se défendre", a-t-elle ajouté.

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a de son côté reconnu le droit "total" d'Israël à se défendre. "Mais ce droit ne justifie pas qu'on tue des enfants et qu'on massacre des civils", a-t-il dit. "Combien de morts faudra-t-il encore pour que s'arrête ce qu'il faut bien appeler le carnage de Gaza ?", a-t-il encore demandé. Le président français François Hollande a parlé, quant à lui, de "massacres".

Devant l'ampleur des souffrances endurées par les 1,8 million de Gazaouis prisonniers de la guerre sur un tout petit territoire, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a joint sa voix à toutes celles ayant réclamé un cessez-le-feu.

L'émoi s'est accru après la frappe dimanche près d'une une école de l'ONU à Rafah, qui a tué au moins dix Palestiniens. C'était la troisième école de l'ONU touchée par une frappe en dix jours.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon a dénoncé un "acte criminel", et même les États-Unis, principaux alliés d'Israël, se sont dits "consternés" par un "bombardement honteux".

Ces dernières 24 heures, l'armée israélienne a opéré un important repli de forces et de moyens de l'intérieur de la bande de Gaza vers l'extérieur, a observé un photographe près de la frontière.

AFP/VNA/CVN

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