14-18 : les dirigeants européens appellent à "tirer les leçons du passé"

Rassemblés à Liège lundi 4 août pour commémorer la Première Guerre mondiale, précipitée il y a cent ans par l'invasion de la Belgique par les troupes allemandes, les dirigeants européens ont appelé à "tirer les leçons du passé" alors que les crises se multiplient, de l'Ukraine à Gaza.

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"L'Europe pacifiée, l'Europe unifiée, l'Europe démocratique. Nos grands-parents en ont rêvé. Nous l'avons aujourd'hui. Chérissons-là, et continuons à l'améliorer", a plaidé Philippe, roi des Belges, à Liège, dans l'Est de la Belgique.

"Nous ne pouvons pas être simplement des gardiens de la paix, des évocateurs du souvenir, (...) nous sommes aussi devant nos responsabilités", a insisté le chef de l'État français François Hollande, évoquant dans une longue anaphore la crise en Ukraine, "les massacres de populations civiles" en Syrie et en Irak ou le drame de Gaza.

Le roi des Belges,

"Les événements en Ukraine nous rappellent que l'instabilité continue de se propager sur notre continent", a renchéri le prince William, représentant du Royaume-Uni et des pays du Commonwealth.

"Sans le respect de l'autre et sans la tolérance, il n'y a pas de paix possible", a insisté le Premier ministre belge Elio Di Rupo après avoir rendu un hommage appuyé aux milliers de victimes civiles belges, "massacrées en ce funeste mois d'août 1914 par l'envahisseur".

Le président allemand Joachim Gauck n'a pas demandé pardon dans son intervention. Mais il a sobrement appelé à "tirer les leçons amères et terribles" du passé. "Aujourd'hui, en Europe, la loi du plus fort à laissé la place à la force de la loi", s'est-il aussi félicité.

Quatre-vingt-trois pays engagés dans la Grande Guerre ont été invités pour cette commémoration placée sous le signe de la sobriété. Une dizaine étaient représentés par leurs présidents. Le roi Felipe d'Espagne a fait à cette occasion son premier déplacement à l'étranger et le prince William est venu accompagné de son épouse Kate.

En Australie et en Nouvelle-Zélande

Le prince William et son épouse ont ensuite pris le chemin de Mons (Sud) pour une cérémonie dans le petit cimetière militaire de Saint-Symphorien. Ils y ont retrouvé le Premier ministre David Cameron et le prince Harry. C'est dans ce cimetière que reposent le premier soldat britannique tué pendant la grande Guerre et le dernier, tué le 11 novembre 1918, jour de l'armistice.

Après un long bain de foule en compagnie du couple royal belge, François Hollande a participé de son côté à une cérémonie franco-belge pour commémorer à l'Hôtel de ville de Liège, la remise de la Légion d'Honneur française à cette ville, le 7 août 1914, trois jours seulement après l'invasion du territoire belge par les troupes allemandes.

Il y a 100 ans s'est créé "entre la France et la Belgique un lien de sang que rien ne viendra dénouer. Et en même temps une commune volonté de paix", a déclaré M. Hollande.

La Grande-Bretagne a également célébré lundi 4 août le centenaire de sa déclaration de guerre à l'Allemagne par une veillée aux chandelles dans l'abbaye de Westminster, à Londres, une parade de voitures d'époque et des services religieux. Pendant une heure, entre 22h00 (21h00 GMT) et 23h00 (22h00 GMT), maisons, commerces et monuments publics du pays ont été plongés dans l'obscurité, ne laissant briller qu'une bougie pour évoquer ce qu'avait déclaré à la veille de la guerre le ministre des Affaires étrangères de l'époque Edward Grey : "Les Lumières s'éteignent dans toute l'Europe... Nous ne les reverrons pas s'allumer de notre vivant". La Grande-Bretagne avait déclaré la guerre à l'Allemagne le 4 août 1914 à 23h00.

AFP/VNA/CVN

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