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Lê Dinh Qua examine des tomates cultivées sous serre. |
Après l’obtention d’un diplôme universitaire, Lê Dinh Qua débute sa carrière au sein de l’Institut des sciences et techniques agricoles de la région littorale du Centre, implanté dans la ville de Quy Nhon, province de Binh Dinh. Son épouse, Lê Thi Thanh Thuy, est également ingénieure dans cet établissement.
En décembre 2015, Lê Dinh Qua valide sa thèse d’agrégation à l’Université d’agronomie 1 de Hanoï et reçoit, ensuite, une bourse doctorale en Australie. Mais, à la surprise générale, il la refuse pour monter son propre projet.
Début 2016, M. Qua décide de vendre son logement à Quy Nhon afin de déménager dans le pays natal de son épouse, à Hoà Trach, dans la province de Quang Binh (Centre). Ici, son épouse et lui achètent 2,5 ha de terrain pour cultiver des légumes bio. Une décision qui choque toute la famille de Dinh Qua ainsi que celle de Thanh Thuy.
"J’étais très peinée lorsque j’ai vu le pénible travail de mon fils et de son épouse. Ils consacraient presque toute la journée à leurs champs. Sans compter le temps passé à la vente des légumes", se souvient Lê Thi Loi, mère de Lê Dinh Qua.
M. Qua, lui-même, reconnaît que ce fut une décision difficile à prendre. Selon lui, l’utilisation de produits chimiques et de pesticides est une inquiétude pour la plupart des Vietnamiens. "Ainsi, mon épouse et moi voulons contribuer à assurer la sécurité sanitaire des légumes que consomment ma famille et la communauté en général. Nous fournissons des légumes bio de manière locale. J’espère que leur culture se multipliera à l’avenir", ajoute-t-il.
Mettre le bio à l’honneur
Pour acquérir leur terrain, ils ont investi 600 millions de dôngs, provenant notamment de la vente de leur logement à Quy Nhon. Afin d’éviter les sources polluées, leur terrain est séparé de la zone résidentielle. "Ce terrain est doté d’une teneur minérale très élevée, et n’est pas contaminé par des pesticides. Il est loin des usines et des quartiers résidentiels", explique M. Qua. Lors des premiers jours à Hoà Trach, l’agrégé et l’ingénieure ont dû travailler comme de vrais fermiers.
En raison du manque de fonds, le couple a dû creuser lui-même des canaux d’irrigation et un étang. Il laboure la terre et choisit des semences végétales adaptées aux conditions pédoclimatiques locales. "Pendant les premiers jours de jardinage, je n’étais pas habituée à l’utilisation de la houe, mes mains étaient souvent boursouflées. Je pleurais comme une enfant. Qua m’a beaucoup soutenue, raconte Thuy. De nombreux amis étaient étonnés de me voir cultiver la terre".
Grâce aux connaissances acquises à l’Institut des sciences et techniques agricoles, Qua et Thuy ont appliqué une série de méthodes de lutte naturelles contre les insectes, par exemple en mélangeant du gingembre et de l’ail avec de l’alcool…
Lê Dinh Qua et son épouse dans leur ferme An Nông, à Quang Binh (Centre). |
Photo: D.H/CVN |
En 2016, les premiers légumes bio de Lê Dinh Qua et Lê Thi Thanh Thuy ont été mis en vente sur le marché local. À ce jour, leur ferme produit de nombreux légumes comme liseron d’eau, chou, corète potagère ou asperge... Récemment, le Centre d’aide à l’agriculture de Quang Binh leur a prêté 450 millions de dôngs pour construire deux serres. "La culture de légumes sans produits chimiques fait face à de nombreux défis. Un rendement plus bas, d’importants investissements en produits phytosanitaires naturels, la construction de serres...", partage Dinh Qua.
Les produits de marque An Nông
Afin de promouvoir leurs produits, Qua et son épouse se sont rendus dans les écoles locales et ont invité les enseignants à visiter leur ferme. Ce qui leur a permis de signer de nombreux contrats avec des établissements éducatifs locaux. Sans compter l’approvisionnement de restaurants dans le district de Bô Trach. "Nous souhaitons approvisionner des hôpitaux. Des produits sains seront une bonne source nutritive en faveur des patients".
Lê Dinh Qua et Lê Thi Thanh Thuy ont inauguré une boutique à Dông Hoi. Leurs produits, baptisés An Nông, sont appréciés par les consommateurs. Ils ont achevé les formalités nécessaires pour que leurs légumes bio puissent être certifiés aux normes VietGap (Bonnes pratiques agricoles du Vietnam). "Nous avons aussi l’intention de nous lancer dans l’élevag bio de poissons et de porcs. Je crois que de nombreux jeunes vietnamiens veulent dire non aux produits chimiques dans l’agriculture", dit M. Qua avec un sourire.
Il souhaite encourager les habitants à développer une agriculture verte. "Une révolution verte contribuera au développement humain ainsi qu’à la protection de l’environnement, un bien inestimable à léguer aux générations futures", indique-t-il.
Une ferme respectueuse de l’environnement
Lê Dinh Qua et son épouse Lê Thi Thanh Thuy ont réussi à créer une ferme bio dans une terre fertile. Ils n’y utilisent jamais de pesticides chimiques, engrais de synthèse, régulateur de croissance, semences génétiquement modifiées ou herbicides.
Hoàng Phuong/CVN