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Les masques contribuent à filtrer une partie des polluants. |
Photo: CTV/CVN |
"Les maladies respiratoires ont tendance à augmenter”, déclare le docteur Pham Van Hùng, de la Polyclinique de Hoc Môn à Hô Chi Minh-Ville, lors d’un récent colloque organisé dans la mégapole du Sud.
Toux persistante et difficulté à respirer
"Actuellement, l’hôpital de Hoc Môn reçoit chaque jour 30 malades contre 20 auparavant, pour la plupart victimes de la pollution de l’air", ajoute-t-il. Étant chauffeur de taxi-moto, N.V.T, 48 ans, originaire de Hô Chi Minh-Ville, passe plus de temps dans les rues qu’à son domicile. Il y a deux mois, il a été victime d’une toux persistante et d’une difficulté à respirer. "Les examens médicaux ont montré une maladie pulmonaire obstructive chronique à cause des polluants rejetés par les véhicules. Il doit rester à l’hôpital pendant plusieurs jours", raconte le docteur Hùng.
Pour sa part, T.T.H, 46 ans, souffre aussi de troubles pulmonaires en raison de la pollution. Depuis 25 ans, elle travaille comme balayeuse et doit respirer des heures durant les fumées des pots d’échappement. Il y a deux mois, elle a ressenti une oppression thoracique et une respiration sifflante. De plus, T.T.H est toujours fatiguée et atteinte d’une toux persistante. Chaque fois qu’elle tousse fort, elle découvre du sang dans ses crachats. "Les examens ont conclu à des troubles pulmonaires à cause de la pollution de l’air", ajoute le docteur Hùng.
"La pollution de l’air est la première cause de mortalité dans le monde", fait savoir la Pr.-Dr Lê Thi Tuyêt Lan, présidente de l’Association d’asthme-d’allergie-d’immunité de Hô Chi Minh-Ville.
Effets de la pollution et solutions
Selon Mme Lan, la pollution de l’air peut avoir divers effets à court et à long termes sur la santé. La pollution de l’air en milieu urbain accroît le risque de maladies respiratoires aiguës (pneumonie, par exemple) et chroniques (cancer du poumon, par exemple), ainsi que de maladies cardio-vasculaires. D’après des experts médicaux, des effets plus graves sur la santé sont observés chez les personnes à la santé fragile et vulnérables comme les enfants, les personnes âgées, qui sont plus sensibles aux effets d’une exposition régulière à la pollution de l’air.
Les maladies pulmonaires sont liées essentiellement à la pollution de l’air. |
Photo: VNA/CVN |
À chaque inspiration, une quantité plus ou moins importante de polluants atmosphériques pénètre dans les voies respiratoires et les poumons. Les plus grosses particules, d’une taille supérieure à 10 microns, se collent sur les muqueuses au niveau du nez et du pharynx: des irritations locales et des brûlures peuvent survenir. Mais plus les particules sont petites, plus elles pénètrent profondément dans les poumons. Elles se déposent alors dans les bronches et les alvéoles pulmonaires, où elles déclenchent des réactions inflammatoires.
L’inflammation des voies aériennes peut causer des symptômes comme la toux, des expectorations, un essoufflement, puis des maladies chroniques comme un asthme, une bronchite chronique. Pire, les particules fines peuvent atteindre le sang avec des répercussions sur les parois des artères et le cœur. Par ailleurs, on sait maintenant que l’exposition chronique à la pollution de l’air est un facteur de risque pour le développement d’un cancer du poumon, comme on le voit avec le tabac.
Afin d’éviter les impacts négatifs de la pollution atmosphérique, la Docteur Nguyên Ngoc Hông, de l’Hôpital central du poumon, conseille en période de pic de pollution de porter des masques anti-pollution et des lunettes. "Bien que les masques ne puissent pas bloquer les particules fines PM 2.5, ils parviennent à filtrer une partie des polluants", souligne Nguyên Ngoc Hông. Elle conseille aussi aux personnes sensibles, à celles atteintes de maladies respiratoires, cardio-vasculaires ou chroniques, d’éviter de se sortir dans la rue. Les activités physiques de plein air sont à proscrire.
Pour les enfants, particulièrement fragiles, il vaut mieux éviter de les transporter dans des poussettes, à hauteur des pots d’échappement, et si possible les porter. Ils ont également de mauvais réflexes comme celui de respirer par la bouche dès qu’une odeur les dérange, ou au moindre effort. Or, si le nez est capable de retenir des particules, la bouche ne filtre absolument pas.
Quelque 7 millions de personnes mortes chaque année
La pollution atmosphérique s’aggrave dans de nombreux pays asiatiques. Plus de neuf personnes sur dix sont exposées à des taux anormalement élevés de particules fines dans l’air ambiant mais aussi à leur domicile. Quelque 7 millions de personnes dans le monde perdent la vie chaque année à cause de ces maladies liées à la pollution de l’air extérieur et intérieur, selon les dernières modélisations de l’OMS.
Huong Linh/CVN