Une belle jeunesse francophone à l’honneur

Le Département de français de l’Université de pédagogie de Hô Chi Minh-Ville répond toujours présent aux grands rendez-vous francophones. Dévoués et professionnels, 17 enseignants sont aux côtés des étudiants pour leur transmettre leurs savoirs.

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Un cours de grammaire au Département de français de l’Université de pédagogie de Hô Chi Minh-Ville.

Le Département de français de l’Université de pédagogie de Hô Chi Minh-Ville a su diversifier ses offres de formation afin d’offrir aux étudiants de solides perspectives d’avenir. Il organise les examens du diplôme d’études en langue française (DELF) et forme au quotidien ses 512 étudiants dont 165 rentrés en première année en septembre 2018. Outre la formation classique des enseignants de français, il s’occupe aussi d’une filière traduction-interprétation ainsi que d’une filière tourisme.

Ainsi, l’établissement jouit d’un certain prestige auprès des employeurs recherchant des locuteurs en langue française, pour Hô Chi Minh-Ville mais aussi au niveau national et même pour l’étranger. Cet été, ce sont ainsi 89 diplômés de licence, bons francophones, qui entreront sur le marché du travail. Six d’entre eux soutiendront un mémoire de fin d’études en mai. Futurs recruteurs et autres chasseurs de têtes, soyez prêts!

"Le français m’accompagne"

Lê Thi Diêu Thanh n’est encore qu’au début de sa formation au département mais son aisance en français est remarquable. Déjà sûre d’elle et parfaitement organisée dans ses apprentissages, elle aime à répéter ses devises: "Petit à petit, l’oiseau fait son nid. En effet, il nous faut avoir de l’assiduité et même de la persévérance pour dépasser les difficultés et suivre le chemin du succès".

Quand on l’interroge alors sur la recette du succès, Diêu Thanh n’a aucune hésitation: "Selon moi, une pratique régulière est le facteur décisif de ma réussite. À force de travailler, je suis capable d’enrichir mes connaissances et d’appliquer mes acquis dans la réalité. Quant à la raison pour laquelle je consacre tant d’efforts à mes études, c’est parce que j’aime apprendre les langues étrangères, surtout le français, langue qui m’accompagne depuis une dizaine d’années. La passion pour cette langue me donne la motivation et la volonté pour surmonter toutes les épreuves".

Le français l’accompagne depuis une dizaine d’années. Alors, on comprend qu’elle a eu de nombreux rendez-vous avec cette langue tant aimée dans ses années de collégiennes et même bien avant. Avec ses solides connaissances grammaticales et sa large culture générale, elle n’aura sans doute aucun mal à devenir enseignante de français. En est-elle convaincue? La jeune fille a réponse à tout: "À mon avis, enseigner le français est un travail intéressant et significatif. Cependant, pour devenir enseignante de français, il faudrait une bonne préparation à toutes les compétences professionnelles nécessaires. Ainsi, je m’oriente vers des études postuniversitaires plus approfondies avant de m’insérer dans le monde du travail. Dans l’avenir, je voudrais contribuer à populariser le français dans mon pays en suscitant le désir de l’apprendre aux jeunes Vietnamiens".

Une relève bien assurée

Lê Thi Diêu Thanh (gauche), étudiante, et Pham Huynh Kim Toàn, enseignante au Département de français
Photo: Hervé Fayet/CVN

Pham Huỳnh Kim Toàn a commencé à apprendre le français dans les classes bilingues. Elle est enseignante du département depuis plus d’un an. On ne peut qu’applaudir ce parcours sans faute même si Kim Toàn garde la tête froide: "Je continue mon apprentissage jusqu’à maintenant. Pour moi, rien n’est plus dur ou plus facile. La compréhension de la langue française dépend de mes connaissances linguistiques et culturelles".

Et de ce côté-là, la jeune enseignante consacre tout le temps qu’il faut: "Je pratique régulièrement le français en dehors de mes classes via les réseaux sociaux. Je chatte en français avec mes amis francophones dont des Français. En outre, je rencontre de temps en temps des francophones au Vietnam et participe à des clubs francophones".

C’est alors qu’on se dit qu’aujourd’hui les jeunes francophones ont un atout considérable par rapport à leurs glorieux aînés. Ils ont appris dans leurs grammaires et leurs dictionnaires papier et peaufiné leurs connaissances grâce aux téléphones intelligents, aux vidéos postées en ligne mais aussi avec la possibilité de tout commenter sur les réseaux sociaux.

Donner son avis, commenter, argumenter, c’est justement ce qui manquait un peu autrefois chez les jeunes enseignants. C’est aussi grâce aux réseaux sociaux que les jeunes enseignants affinent leurs goûts artistiques. Kim Toàn connaît ainsi la chanson française avec un faible pour: "L’oiseau et l’enfant, une chanson pour la paix et le droit des enfants".

Le cinéma français n’a aussi plus de secrets pour elle: "Le film français que j’aime est +Intouchables+. C’est le premier film que j’ai vu au club francophone. C’est une histoire d’amitié entre un homme riche handicapé et un homme de banlieue. Après la fin de cette projection, nous avons discuté et joué en lien avec son contenu. Alors, j’ai mieux compris tout ce qui se passe dans cette histoire et le message. Cela m’a beaucoup touché".

Lê Thi Diêu Thanh et Pham Huynh Kim Toàn sont représentatives d’une franco-phonie riche et vivace. Chacune à leur niveau, elles n’ont de cesse de s’améliorer et d’être des modèles à suivre pour les générations futures. Quand on voit leur comportement, leur solidité et leur simplicité, on se dit que la francophonie a encore de très belles années devant elle. Les responsables du département leur assurent les meilleures conditions d’études et sont fiers d’être l’un des départements les plus influents au Vietnam. Cela semble parti pour durer.

Hervé Fayet/CVN

Le Département de français de l’Université de pédagogie de Hô Chi Minh-Ville: Bâtiment C, 280 rue An Duong Vuong, 5e arrondissement.

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