"Ces morts sont un affront à notre humanité commune et sapent les efforts de nombreux pays pour réaliser leur potentiel de développement", a déclaré le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU), Ban Ki-moon, dans un message pour cette journée, axée cette année sur le thème "Qualité de l'eau pour un monde sain".
"Nos besoins en eau pour l'alimentation, les matières premières et l'énergie entrent de plus en plus en concurrence avec les besoins naturels en eau propre pour maintenir les écosystèmes menacés et nous procurer ce dont nous dépendons", a-t-il souligné.
"Jour après jour, nous versons des millions de tonnes d'eaux usées et de déchets industriels et agricoles dans les systèmes d'eau de la planète. L'eau propre est devenue rare et le deviendra encore plus avec les changements climatiques", a ajouté le secrétaire général.
Dans son message, M. Ban a souligné que l'eau est intimement liée à tous les objectifs de développement de l'ONU, y compris la santé maternelle et infantile, l'espérance de vie, l'autonomisation des femmes, la sécurité alimentaire et le développement durable, ainsi que l'adaptation et l'atténuation des changements climatiques.
Le secrétaire général a souligné que les plus pauvres souffraient le plus, et en premier lieu, des pénuries en eau et d'un assainissement insuffisant, alors même que les dirigeants du monde disposent du "savoir-faire pour résoudre ces problèmes et devenir de meilleurs gestionnaires de nos ressources en eau".
L'Assemblée générale de l'ONU a proclamé la période 2005-2015 Décennie internationale d'action sur le thème de "l'eau, source de vie". Un débat thématique de haut niveau aura lieu en septembre, à l'occasion de l'ouverture de son débat annuel à New York.
Le secrétaire général a appelé les États membres à approuver et intégrer un plan d'action accéléré au cours de ce sommet, en rappelant qu'échouer à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) serait un échec inacceptable, moralement et pratiquement.
Chaque jour dans le monde, 2 millions de tonnes d'eaux usées et de déchets industriels et agricoles sont déversés, tandis qu'un enfant de moins de 5 ans meurt toutes les 20 secondes de maladies d'origine hydrique, d'après le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).
Dans un nouveau rapport, l'agence souligne qu'un investissement de 20 millions de dollars dans des technologies à faible coût, comme l'irrigation au goutte-à-goutte et les pompes à pédale, pourrait sortir 100 millions de familles paysannes de la pauvreté extrême.
"L'activité humaine au cours des 50 dernières années est responsable d'une pollution sans précédent, et la qualité des ressources en eau du monde est de plus en plus menacée", a déclaré le directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner, à l'occasion de la publication du rapport intitulé "Purifier les eaux : Solutions pour une eau de qualité". "Cela peut paraître insurmontable mais il existe suffisamment de solutions où l'ingéniosité humaine alliée à la technologie et aux investissements dans les systèmes de purification de la nature, comme les marécages, les forêts et les mangroves, peuvent fournir une eau propre pour un monde sain", a-t-il assuré.
Dans un autre rapport également publié lundi, le PNUE a indiqué que la transformation des déchets liés à l'eau, une combinaison de ruissellement des engrais, des eaux usées et autres déchets, constituait un défi majeur, alors que le monde connaît une urbanisation et une industrialisation rapide, ainsi qu'une augmentation de la demande en viandes et autres aliments.
Intitulé "Eau malade? Le rôle central de la gestion des eaux usées dans le développement durable", ce rapport souligne que de nombreuses substances qui polluent les eaux usées, tels que l'azote et le phosphore, peuvent être utilisées comme engrais pour l'agriculture ou générer des gaz pour alimenter les centrales électriques et la cuisson.
Actuellement, environ 10% de la population mondiale consomment des aliments cultivés avec des eaux usées pour l'irrigation et la fertilisation, et avec une meilleure gestion et une meilleure formation des agriculteurs, cette proportion pourrait être augmentée de façon substantielle, indique le rapport.
L'Assemblée générale de l'ONU a célébré la première Journée mondiale de l'eau en 1993. Chaque 22 mars, l'accent est mis sur un aspect différent de la durabilité de l'eau douce, y compris les questions liées à l'assainissement et à la pénurie en eau.
XINHUA/VNA/CVN