Pour assurer leur survie, le zoo de Rio s'est fait maternité et certains de ces animaux menacés de disparition sont nés pour la première fois en captivité.
"C'est la première fois que des espèces comme le fourmilier ou les (oiseaux) toucanets à bec tacheté se sont reproduits. Ces naissances prouvent que ces espèces se sont bien adaptées à la captivité", se réjouit le biologiste Rodrigo Costa.
Il précise que "le tamandua-mirim (fourmilier) est menacé de disparition dans l'État de Rio car il est originaire de la Forêt atlantique".
Cette forêt tropicale humide qui recouvrait tout le littoral du Brésil à sa découverte en 1.500 est considérée comme l'écosystème le plus riche de la planète en biodiversité. Mais elle aura disparu d'ici à 40 ans si sa destruction continue au rythme actuel. Réussir à faire naître des animaux en captivité requiert beaucoup de patience.
"Pour les toucanets, on a étudié leur adaptation, leur alimentation, leur nid et le couple lui-même. On a changé le mâle et la femelle jusqu'à ce qu'ils s'entendent vraiment", explique Costa. Le couple a eu 2 petits. Il souligne que, lorsque le thermomètre est monté à plus de 40 degrés pendant de longues journées en février, il a fallu percer les nids des oiseaux pour les aérer. Ours et loups ont aussi été nourris de fruits congelés et de glaces.
Parmi la centaine de nouveaux-nés appartenant à des espèces menacées de disparition, figurent notamment l'ibis rouge et le petit perroquet ararajuba ainsi que les primates cuxiu (Chiropotes santanas) d'Amazonie, aux allures de diable avec leurs barbes noires, et le capucin à poitrine jaune (Cebus apella xanthosternos).
"Le capucin à poitrine jaune est classé parmi les 25 espèces de primates les plus menacées du monde. Ces naissances à Rio sont un gain important pour leur préservation", explique un autre biologiste, Anderson Mendes Augusto.
Actuellement, il resterait environ 300 de ces singes à l'état sauvage dans l'État de Bahia (Nord-Est du Brésil), selon les spécialistes.
"Nous en avons 25 et nous allons passer à la deuxième phase : les réintroduire dans leur milieu naturel", une opération risquée pour les animaux nés en captivité, explique le biologiste.
Situé en plein coeur du quartier historique de Sao Cristovao, à proximité du Maracana, le temple du football brésilien, le Jardin zoologique compte plus de 500 mammifères, 900 reptiles et 1.000 oiseaux, représentant près de 400 espèces représentatives de l'écosystème brésilien.
Fondé en 1888, ce zoo aujourd'hui installé dans le parc de l'ancienne résidence de la famille impériale portugaise, est le plus ancien du Brésil.
"Le zoo est le lieu le plus visité de Rio" avant la statue du Christ sur le Corcovado, avec quelque 100.000 visiteurs par mois, affirme la présidente de la Fondation Rio Zoo, Monica Valeria Blum.
AFP/VNA/CVN