Stockholm élue première Capitale verte de l'Union européenne

Les pêcheurs taquinent le poisson face au parlement, les joggers ou skieurs s'égayent dans les parcs appréciés aussi pour les sorties en famille, les vélos côtoient pacifiquement les bus à éthanol : la paisible Stockholm mérite bien le titre de Capitale verte de l'UE 2010.

Mais en réalité, ce qui a valu à la ville suédoise d'être la première lauréate de cette récompense ne se représente pas sur une carte postale. Car ce qui a le plus impressionné le comité d'évaluation man- daté par la Commission européenne, c'est "la façon dont nous avons su réduire nos émissions de CO2", explique le directeur du service municipal de l'Aménagement et de l'environnement, Gustaf Landhal.

Stockholm, bâtie au milieu d'une forêt sur un archipel de la mer Baltique, a enregistré en 2009 un niveau d'émission de CO2 de 3,4 tonnes per capita et vise les 3,0 tonnes d'ici 2015, alors que dans le reste de l'Europe, les émissions de CO2 se situent autour de 10 tonnes per capita et ont plutôt tendance à augmenter, affirme M. Landhal.

Pour obtenir ce résultat dans un pays où l'environnement est cause nationale, la capitale suédoise se concentre sur les transports et le chauffage, 2 secteurs qui représentent dans l'Union européenne 43% du total des émissions de gaz à effet de serre.

"Nous sommes parvenus à réduire les émissions dans le secteur du transport bien que la ville ne cesse de grandir", note fièrement M. Landhal.

Concernant le chauffage, pourtant indispensable durant au moins 5 mois de l'année, Stockholm a également nettement réduit ses émissions en investissant dans un système de chauffage central municipal fonctionnant aux énergies renouvelables et auquel sont reliées 75% des habitations. Ce système produit aussi sa propre électricité.

Dans une ville où 40% de la surface au sol est occupée par des espaces verts, permettant à 95% de la population de vivre à moins de 300 m d'espaces naturels dédiés aux loisirs, la municipalité incite sans relâche les habitants à éviter d'utiliser leur voiture.

Selon des statistiques de 2007, en hiver 19% des Stockholmois se rendent au travail à vélo ou à pied malgré le froid et la neige, et ils sont 33% l'été.

De nombreux autres privilégient les transports en commun, au point que "presque chaque mois nous battons le record de fréquentation des transports en commun dans la région de Stockholm", souligne le directeur du service d'environnement et de santé de la mairie, Gunnar Söderholm.

Le péage installé en 2006 sur les routes aux abords du centre-ville a contribué à "réduire de 20% le trafic dans le coeur de la cité", ajoute-t-il.

Ainsi, en 2008 quelque 168.000 personnes ont rallié chaque jour leur lieu de travail au centre-ville en transports en commun fonctionnant tous aux énergies renouvelables -trains régionaux, métro, bus- contre 56.000 en voiture.

Et pourtant, certains trouvent encore que le titre de Capitale verte de l'UE 2010 n'est peut-être pas tout à fait mérité.

Comme le président de la branche de Stockholm de la Société suédoise pour la conservation de la nature, Maarten Wallberg, qui s'élève contre le projet gouvernemental de con-struction d'une autoroute de 21 km reliant les banlieues Nord et Sud de la capitale en évitant cependant son centre-ville, dont les travaux doivent débuter en 2012.

Selon lui, ce projet "va à l'encontre de ce que le reste du monde essaye de faire. Il est très étrange que Stockholm le soutienne".

Réponse de la municipalité : dans la capitale verte comme dans toute autre ville, "le transport est le problème le plus difficile à résoudre". Car, selon M. Landhal, "les gens aiment la mobilité et trouver des moyens de réduire les émissions liées aux transports est notre principale tâche".

AFP/VNACVN

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