La fleur d’abricotier, symbole du Têt au Sud du Vietnam. |
Cette année, le climat n’étant pas propice, bon nombre d’horticulteurs s’inquiètent que leurs abricotiers n’éclosent pas au bon moment. La couleur n’est pas encore belle et les pétales ne sont pas assez développés comme l’année dernière. De plus, les commerçants se plaignent du marché jusque là timide alors que des prévisions annonçaient un bon marché à l’approche du Têt.
Toujours en pleine floraison
après des marrées tumultueuses
Très connu depuis longtemps des habitants de Hô Chi Minh-Ville, l'arrondissement de Thu Duc est surnommé le berceau de la culture d’abricotiers. Les meilleurs endroits où les trouver se concentrent sur trois districts : Hiêp Binh Chánh, Hiêp Binh Phuoc et Linh Dông. En dépit des marrées d’eaux qui ont récemment secoué ces régions, l’ambiance reste toujours animée. Et tous s’attèlent d’arrache-pied en prévision de la célébration du Nouvel An.
Actuellement, les clients accourent vers les jardins de Pham Van Tu et de Huynh Hai Tàng, du district de Hiêp Binh Phuoc, pour acheter ou louer des abricotiers. La plupart sont des particuliers ou des entreprises habituées du coin à l’instar du bâtiment Sunwha, le voyagiste Saigontourist, le Palais de la réunification, la Poste municipale...
Selon ces deux horticulteurs, l’éclosion des abricotiers dépend du climat. S’il fait froid comme l’année dernière, il va falloir tailler plus tôt ou réchauffer avec du néon au soir. Par contre, s’il fait chaud, la floraison se produit à temps.
Moins d’achat que de location
De l’avis d’horticulteurs, jusque là il y a plus de location que d’achat d'abricotiers. Les habitants à revenu moyen minimisent leurs dépenses. Seuls les amoureux des fleurs s’en procurent au prix de quelques millions de dôngs très souvent après avoir minutieusement calculé leur budget.
Dans un jardin d’abricotiers à Hô Chi Minh-Ville. |
La réalité présente contraste avec les années précédentes. Il y a cinq ans, dès le 23 décembre du calendrier lunaire, les stocks d’abricotiers étalés sur les trottoirs, notamment au pied du pont Câu Dua, à la rue Kha Van Cân de l’arrondissement de Thu Duc, s’écoulaient vite.
Depuis trois ans, le pouvoir d’achat a sensiblement baissé, obligeant les commerçants à patienter jusqu’au réveillon du Nouvel An pour tout vendre même si ce n’est pas toujours le cas.
Nguyên Thanh Long, jardinier du district de Hiêp Binh Phuoc, affirme qu’actuellement, les clients préfèrent louer des abricotiers pour les exposer au Têt, les achats sont de moins en moins fréquents. “Face aux difficultés économiques, convaincre les clients pauvres de débourser entre un et deux millions de dôngs pour acheter un abricotier n’est pas facile. Par contre, ceux du milieu aisé arrivent à débourser de 5 à 40 millions pour louer un abricotier, en fonction de la taille”, dit-il.
Décidemment, la situation est loin de faire des heureux. Certains horticulteurs, ne sachant plus continuer leur “carrière des fleuristes” pour cette plus belle saison festive de l’année, abandonnent le métier ou réduisent leur champ. D’autres changent carrément de spécialité.
Y-a-t-il encore de raison pour l’infime minorité des horticulteurs et des commerçants qui restent d’envisager une saison de vente beaucoup plus rentable ?
Truong Giang/CVN