Le secteur agricole intéressant reste peu attrayant pour les investisseurs étrangers

Depuis 1987, tournant dans l’attraction de l’investissement direct étranger au Vietnam depuis l’ouverture économique du pays en 1986, une forte croissance a été observée dans plusieurs secteurs. Force cependant est de devoir déplorer un bilan moins brillant dans l’agriculture.

Le montant moyen d’un IDE dans l’agriculture n’est que de 6,6 millions de dollars, contre 14,7 millions de dollars en général.

Cela fait déjà 25 ans que le secteur de l’agriculture et des zones rurales ne parvient pas à séduire des investisseurs étrangers. L’investissement direct étranger (IDE) y est en recul puisque, selon le ministère du Plan et de l’Investissement, il ne représentait que 8% de l’IDE total reçu en 2001 par le pays, avant de descendre à 7,4% en 2006, à 5,37% en 2007, à 3% en 2008 puis à 1% de 2009 à 2011...

Le secteur agricole a attiré à ce jour des investisseurs d’une trentaine de pays et territoires, pour l’essentiel d’Asie, les premiers venant de Taïwan (Chine), du Japon, de République de Corée, de Chine et de Thaïlande. Ce sont les régions possédant les meilleures possibilités de culture et les meilleures politiques privilégiées qui connaissent le succès avec les investisseurs étrangers. La région du Nam Bô oriental (Dông Nam Bô) attire le plus grand nombre d’investisseurs avec 28,7% de l’IDE. Elle est suivie par les hauts plateaux du Centre (Tây Nguyên) avec 21%, le Centre septentrional (Bac Trung Bô) et le littoral du Centre avec 17,1%, puis le delta du Mékong avec 17,1%. Quant au delta du fleuve Rouge, il représente 8% de l’IDE, et les provinces montagneuses de l’extrême Nord, 7,6%.

L’envergure d’un projet dans l’agriculture est modeste en regard de ceux qui sont développés dans d’autres secteurs. En effet, le montant moyen d’un IDE dans l’agriculture est de 6,6 millions de dollars contre 14,7 millions de dollars en général, sans évoquer certains secteurs spécifiques comme l’immobilier où la moyenne est de 130 millions de dollars, la production d’électricité, de 92,6 millions de dollars, ou encore la banque et la finance, avec 17,6 millions de dollars. La structure de l’IDE dans le secteur de l’agriculture n’est pas équilibrée, les capitaux allant majoritairement dans l’élevage, la transformation d’aliments pour animaux, l’agroalimentaire, le reboisement et la transformation de produits sylvicoles. Ces deux derniers segments représentent à eux seuls 78% de l’IDE réalisé dans le secteur. Par ailleurs, les investisseurs étrangers ont tendance ces derniers temps à limiter leurs investissements dans la production pour privilégier l’import-export et la distribution de produits agricoles, a estimé le ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Ce phénomène est inquiétant car il induit des effets négatifs pour la production comme pour la transparence du marché des produits agricoles.

Incitation à l’investissement

Le faible attrait de l’agriculture et du secteur rural s’explique d’abord par le manque d’une stratégie en matière d’incitation à l’investissement, a expliqué Bùi Tât Thang, directeur de l’Institut de stratégie de développement. Il y a d’autres raisons, notamment des infrastructures rurales désuètes, des risques élevés - calamités naturelles, épidémies, épizooties, une main-d’œuvre rurale faiblement qualifiée...

L’attraction de l’IDE dans l’agriculture et les zones rurales laisse toujours à désirer, de même que l’investissement domestique demeure à un très faible niveau.
Photo : Dinh Huê/VNA/CVN

Récemment, l’Assemblée nationale a fixé pour objectif de porter l’investissement dans l’agriculture à 10% de l’investissement social au Vietnam. Un objectif ambitieux, même s’il reste bien modeste pour un secteur économique qui emploie la moitié de la population active du pays. Pour ce, il faut modifier les politiques et privilèges accordés aux investisseurs.

C’est ce à quoi le ministère du Plan et de l’Investissement s’emploie avec un projet de modification de l’arrêté gouvernemental N°61 portant mesures d’attraction de l’investissement qui sera prochainement soumis au gouvernement. Divers nouveaux privilèges en termes de taux d’intérêt, de transport... sont prévus, et d’autres plus étendus encore pour l’investissement réalisé dans les zones en difficulté, outre une large assistance des entreprises par ce ministère.

Par ailleurs, les modalités d’octroi de crédits, les taux d’intérêt et d’affectation du foncier seront modifiés au profit des agriculteurs, selon le ministère du Plan et de l’Investissement. Des politiques de priorité seront définies afin d’encourager la généralisation des souscriptions de polices d’assurance agricole. Quant au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, il envisage trois stratégies pour attirer l’IDE dans l’agriculture : l’amélioration de la qualité et de la valeur ajoutée des produits, encourager l’investissement dans les hautes technologies applicables à ce secteur, lier le développement agricole à la protection de l’environnement et à l’adaptation au changement climatique.

Thuy Tiên/CVN

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