Le Vietnam fin prêt pour le partenariat public-privé

L'adoption par le gouvernement d'une réglementation en faveur de l'expérimentation du partenariat public-privé (PPP) a suscité des échos positifs dans le milieu des investisseurs domestiques comme étrangers. Cette réglementation est entrée en vigueur officiellement depuis le 15 janvier 2011.

Nguyên Trong Nguyên, chef du bureau de représentation du groupe Airis International Holdings LLC, siégeant aux États-Unis et spécialisé dans le développement des infrastructures aériennes, a estimé que cette réglementation créait un cadre juridique permettant à son groupe de renforcer ses investissements au Vietnam sur le long terme. En avril dernier, Airis et d'autres partenaires, tels Zurich Airport, HSH Nordbank ou KFW..., ont proposé aux organes compétents du Vietnam un projet d'agrandissement de l'aéroport international de Nôi Bài sous forme de PPP nécessitant un investissement compris entre cinq et six milliards de dollars. Selon les déclarations des dirigeants de ce groupe, un mémorandum d'investissement pour la construction des infrastructures des aéroports de Nôi Bài et de Dà Nang devrait être signé prochainement.

Depuis quelques temps, plusieurs investisseurs étrangers s'intéressent au PPP au Vietnam. Rien qu'en octobre dernier, des délégations d'entreprises britanniques, sud-coréennes et italiennes se sont rendues au Vietnam dans l'espoir de construire des infrastructures suivant cette forme d'investissement. Des investisseurs britanniques ont même fait part de leur volonté de devenir un partenaire stratégique du Vietnam en la matière.

Sept secteurs ont été choisis pour déployer l'investissement sous forme de PPP, selon la récente réglementation. Ce sont les communications urbaines; la construction de routes, ponts et quais routiers; de lignes, ponts et tunnels ferroviaires, d'aéroports, de ports maritimes et fluviaux ; de systèmes d'approvi- sionnement en eau potable ; de centrales électriques et projets d'infrastructures de base; ainsi que la fourniture d'autres services publics. Le choix des projets se base sur leur importance pour le développement de l'économie nationale, leur envergure, ainsi que sur la capacité de rembourser les capitaux des investisseurs dès la perception des frais des utilisateurs. En outre, ces projets doivent exploiter les avantages en matière de technologies, d'expériences de gestion et de management, et, particulièrement, utiliser efficacement les capacités financières du secteur privé. Selon Nguyên Duc Thang, chef adjoint du Département général des voies routières du Vietnam, cette réglementation permettra aux organes publics comme aux investisseurs de disposer pour la première fois d'une vue générale d'un projet de PPP au Vietnam. Cette réglementation précise que le PPP porte prioritairement sur la construction et le développement des infrastructures de transport. Il constitue une nouvelle et réelle opportunité pour les investisseurs dans les secteurs portuaires et aéroportuaires, les voies de communication terrestres urbaines ou non, les voies ferroviaires, les réseaux d'adduction d'eau potable, la construction de centrales électriques, d'hôpitaux, d'usines de traitement des déchets...

À ce jour, seuls deux projets sont réalisés sous cette forme à titre d'expérimentation : l'autoroute Dâu Giây-Phan Thiêt et le port de Lach Huyên dans la ville portuaire de Hai Phong (Nord). Selon les estimations du gouvernement, le Vietnam doit trouver un financement de 150 à 160 milliards de dollars durant la prochaine décennie afin de développer les infrastructures nationales, sachant que les moyens traditionnels ne peuvent lui en apporter que près de la moitié seulement. Le PPP est donc un moyen optimal pour y parvenir.

Thê Linh/CVN

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