Le Vietnam face à la baisse des superficies d’anacardiers

Depuis 2006, le Vietnam occupe toujours le premier rang parmi les exportateurs mondiaux des noix de cajou. Il est menacé de perdre sa place parce les superficies d'anacardiers sont en forte baisse depuis trois ans, estime le ministère de l'Industrie et du Commerce.

La valeur des exportations des noix de cajou a atteint 500 millions de dollars au premier semestre, informe le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Les États-Unis restent le premier importateur de noix de cajou du Vietnam, suivis de l'Europe et des pays asiatiques.

Selon des statistiques, les superficies d'anacardiers dans le pays ont baissé de 20.700 ha par rapport à 2009, après avoir atteint un record de 444.200 ha en 2006. Il reste maintenant 372.600 ha, qui produisent en moyenne 289.900 tonnes par an. Beaucoup de planteurs ont abandonné l'anacardier pour se tourner vers l'hévéa ou le manioc. À Binh Phuoc (Sud), d'après le Service provincial de l'agriculture et du développement rural, les superficies d'anacardiers ne sont plus que de 145.000 ha contre 160.000 ha l'an passé.

Les entreprises de transformation rencontrent des difficultés en raison d'un manque de matières premières.

Sur les six premiers mois de l'année, la production des entreprises de ce secteur a chuté de 30% par rapport à la même période 2010. La production des noix de cajou du pays a répondu à 70-80% de la capacité de transformation des entreprises dans le pays sur la période 2005-2008. En 2009, ce taux s'est réduit à 49%, puis à 39% en 2010 et cette année, il est prévu à 33%. Donc pas d'autre choix pour les entreprises de transformation que d'importer de la noix de cajou brute. De janvier à juin, le pays en a importé 120.732 tonnes. Une autre faiblesse du secteur de transformation de noix de cajou, c'est le développement spontané des entreprises de transformation. Elles développent une puissance totale de 800.000 tonnes, deuxième mondiale après l'Inde (un million de tonnes). Manque d'un aménagement, seulement 20 entreprises se dotent des technologies avancées, tandis que 300 établissements privés pratiquent d'une production artisanale et morcelée.

Cette année, selon les prévisions de l'Association vietnamienne des entreprises de transformation des noix de cajou (Vinacas), le pays exportera des noix de cajou pour une valeur de 1,4 milliard de dollars. Pour concrétiser cet objectif, les entreprises membres de Vinacas demandent au ministère des Finances de réduire le tarif fiscal frappé sur l'importation des noix de cajou de matières premières à 0% contre 3%, valable à partir du 25 août.

Élargissement des cultures à l'étranger

Cette année, le Vietnam prévoit d'exporter pour 1,4 milliard de dollars de noix de cajou. Pour y parvenir, Vinacas a demandé des assistances dans l'octroi de prêts pour l'achat des produits et dans l'élargissement des cultures à l'étranger, au Laos et au Cambodge notamment. "Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural est d'accord avec ces propositions", déclare son vice-ministre Bùi Ba Bông. Ce ministère encourage aussi la création d'un Centre des noix de cajou au Vietnam qui regroupera une vingtaine de grandes entreprises de cette filière. Il assistera ces entreprises dans la création d'établissements de transformation au Laos, au Cambodge et même en Afrique. Dans le pays, des méthodes de culture intensive seront appliquées sur 200.000-250.000 ha dans les provinces de Binh Phuoc et de Dông Nai (Sud), pour obtenir des rendements de 1,5 tonne/ha. L'objectif est de répondre aux besoins annuels de 350.000-370.000 tonnes de noix de cajou brutes des entreprises de transformation.

Thuy Tiên/CVN

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