>>Arbitrage de la CPA : le droit international doit être respecté
Gregory Poling, directeur de l’Asia Maritime Transparency Initiative du Centre pour les études stratégiques et internationales. |
Selon Gregory Poling, directeur de l’Asia Maritime Transparency Initiative (AMTI) du Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS) basé à Washington DC, cette sentence unanime avait effectivement invalidé toute revendication chinoise des droits historiques mal définis sur des ressources dans les zones maritimes comprises dans la soi-disant "ligne en neuf traits".
La CPA, qui siège à La Haye, a estimé mardi 12 juillet que la Chine n’avait pas, historiquement, de raison valable de revendiquer les eaux de la Mer Orientale, donnant ainsi raison à Manille qui avait saisi formellement la justice internationale le 22 janvier 2013.
"Le tribunal juge qu’il n’y a aucun fondement juridique pour que la Chine revendique des droits historiques sur des ressources dans les zones maritimes à l’intérieur de la ligne en neuf traits", une délimitation en "neuf pointillés" apparue sur des cartes chinoises datant des années 1940, a expliqué la CPA dans un communiqué.
Désavoué par la CPA sur la Mer Orientale, Pékin n’a pas attendu pour réagir avec véhémence. La Chine "n’accepte, ni ne reconnaît" l’arbitrage de la CPA, "nul et non avenu", a immédiatement réagi le ministère chinois des Affaires étrangères.
Au lendemain du verdict de La Haye, la Süddeutsche Zeitung (SZ, Journal de l’Allemagne du Sud) a dénoncé les tentatives d’itimidation de Pékin à l’encontre de plusieurs pays de l’Union européenne (UE).
Depuis le 13 juillet, l’UE s’est employée à rechercher une position commune sur la sentence de la CPA dans le contentieux territorial entre les Philippines et la Chine, a fait savoir l’un des plus grands quotidiens allemands.
Cependant, la Chine est en train de mettre "une très forte pression" sur les petits pays membres de l’UE comme la Grèce, Chypre et la Croatie afin d’empêcher une déclaration de l’UE à ce sujet, selon le journal.
La Süddeutsche Zeitung a encore observé que les différends territoriaux en Mer Orientale assombrissent le 11e Sommet Asie-Europe (ASEM 11) ouvert vendredi 15 juillet à Oulan-Bator, en Mongolie.
Le simple fait d’aborder la question ne devrait pas manquer d’irriter Pékin, qui avait prévenu vertement que le sommet de l’ASEM n’était pas «un lieu approprié» pour en discuter. Le Premier ministre chinois Li Keqiang a rejeté la décision d’arbitrage rendue par la CPA, estimant qu’elle n’a pas de compétence sur ce dossier.
Mais les Philippines ont également prévenu que leur ministre des Affaires étrangères Perfecto Yasay comptait bien, à Oulan-Bator, "discuter de l’approche pacifique, fondée sur le droit, des Philippines – et de la nécessité pour les parties de respecter la récente décision du tribunal arbitral".
Le Premier ministre nippon Shinzo Abe a lui aussi clairement indiqué, avant son départ pour la Mongolie, qu’il désirait y débattre du différend et de "l’importance d’une résolution pacifique fondée sur le droit".
VNA/CVN