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Entre fin 2015 et mi-2016, beaucoup d’accidents graves sont survenus sur plusieurs autoroutes. Quel est votre analyse ?

Les autoroutes du Vietnam sont, pour la plupart, des ouvrages récents, en particulier au Nord qui en compte le plus. L’augmentation des accidents sur ces routes à grande vitesse a eu lieu dans tout le pays, mais les plus graves ont eu lieu au Nord. La raison principale, c’est le non respect du Code de la route. Parmi les infractions les plus couramment observées, la présence de motards ou de piétons sur des voies interdites, le non-respect de la distance de sécurité entre véhicules ou des règles de priorité, les arrêts prohibés - en général pour faire monter ou descendre des passagers, ou charger ou décharger des marchandises.

Sur l’axe Nôi Bài-Lào Cai qui relie la capitale à la province de Lào Cai (Nord-Ouest), nous avons en particulier observé un phénomène inquiétant. Des gens utilisent les tronçons traversant les agglomérations pour faire de la gymnastique de bon matin, ce qui est très dangereux. Parmi d’autres problèmes, nous avons les passagers des bus-couchettes qui n’ont pas l’habitude d’attacher leur ceinture, et les conducteurs de bus qui cherchent souvent à transporter le plus possible de passagers. Au-delà de ces infractions, il faut aussi mettre en cause la responsabilité des organismes qui sont en charge des inspections et des contrôles, et qui négligent leurs missions.

Sur l’autoroute Nôi Bài-Lào Cai, très souvent les autocars font des arrêts improvisés pour faire monter les passagers.

D’après vous, faut-il renforcer les mesures pour prévenir les accidents ?

Le Comité national de la sécurité routière a besoin du soutien des médias pour renforcer davantage la sensibilisation de la population sur le respect du Code de la route, notamment pour les véhicules circulant sur les autoroutes. Des comportements comme l’accès aux voies sans vérifier la circulation ou en perturbant le flux de celle-ci, l’embarquement intempestif de passagers ou de marchandises en tous lieux, la présence de piétons sur les voies ou en bord de celles-ci, le non-respect des limitations de vitesse maximale mais aussi minimale, les stationnements improvisés sur les bandes d’urgence sans aucune raison légitime... sont des infractions que devraient être sanctionnées plus sévèrement.

Autre point, concernant les maîtres d’ouvrages et les sociétés en charge de la gestion et de l’exploitation des autoroutes cette fois, ils devraient être appelés à accélérer la pose de signalétique, notamment sur les aires de stationnement et de repos sur les autoroutes récemment ouvertes au trafic, afin d’assurer de bonnes conditions à la circulation. Les inspecteurs de la route devront renforcer les contrôles et inspections réguliers de la signalétique, notamment sur la vitesse, le respect de la distance de sécurité, les zones de secours afin de remplacer les panneaux en temps utile.

Les autorités des villes et provinces traversées par des autoroutes sont appelées à collaborer avec les inspecteurs de la route pour mettre un terme à la destruction par les motards et les piétons des rails et glissières de sécurité pour traverser les voies ou... faire du stop.

Un grave accident survenu en septembre 2019 sur l’autoroute Hô Chi Minh-Ville-Trung Luong qui a fait deux morts.

Le stationnement improvisé pour faire monter des passagers ou charger des marchandises est monnaie courante sur bon nombre d’autoroutes. Ne faudrait-il pas installer des caméras pour un meilleur suivi des infractions commises par les conducteurs mais aussi les passagers ?

Une réglementation admi-nistrative pour sanctionner les piétons est en cours d’élaboration. L’installation de caméras m’apparaît comme une évidence. Mais je pense que les auteurs de destruction de rails d’autoroutes sont facilement identifiables par les autorités locales. Ce sont donc les villes et les provinces concernées qui devraient agir conjointement avec les inspecteurs de la route afin de mettre fin à ces aberrations stupides ne faisant aucune considération de la plus élémentaire sécurité publique.