Le Tây Nguyên sur la voie de la modernisation

Les activités de réduction de la pauvreté dans le Tây Nguyên sont une des tâches prioritaires du pays. Ces dernières années, une série de programmes a été lancée. Objectif : accélérer son développement socioéconomique.

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L’économie du Tây Nguyên se base essentiellement sur l’agriculture, la sylviculture et l’aquaculture.

Le Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) comprend cinq provinces que sont Gia Lai, Kon Tum, Dak Lak, Dak Nông et Lâm Dông avec 6,5 millions d’habitants dont 45% d’ethnies minoritaires essentiellement Ba Na, J’rai, ê Dê, Sê Dang, Triêng De...

Depuis cinq ans, le programme de réduction de la pauvreté appliqué dans la région a montré son efficacité, permettant d’améliorer les conditions de vie des habitants, notamment ceux d’ethnies minoritaires.

Une situation encore précaire

Dans la seule province de Gia Lai, le nombre de foyers pauvres recule de 4% à 5% par an, ce qui revient à dire que 8.000-9.000 foyers sortent de la pauvreté chaque année. La pénurie de vivres entre deux moissons dont souffraient les ethnies minoritaires est aujourd’hui de l’histoire ancienne. Plusieurs foyers sont même devenus riches, avec un revenu annuel se chiffrant à des centaines de millions de dôngs, voire quelques milliards pour les plus fortunés, à l’instar, par exemple, de la famille de Ro Mal Brao, domiciliée dans le district de Duc Co et qui dispose de 15 ha d’hévéas et de caféiers.

Cependant, la situation reste fragile. La pauvreté a tendance à ressurgir dans plusieurs localités. Selon le Comité de pilotage du Tây Nguyên, la région compte encore 158.486 foyers pauvres et 87.497 foyers au niveau du seuil de pauvreté, parmi lesquels 133.700 d’ethnies minoritaires. Et les écarts de richesse se creusent. Un phénomène qui s’explique en majeure partie par la lenteur de la restructuration économique dans la région. En effet, l’économie de la région se base essentiellement sur l’agriculture, la sylviculture et l’aquaculture, avec des technologies la plupart du temps d’un autre âge. Sans oublier le faible niveau de qualifications de la main-d’œuvre locale.

165 millions de dollars contre la précarité

Face à ce constat, le projet de réduction de la pauvreté au Tây Nguyên est actuellement déployé dans les provinces de Gia Lai, Kon Tum, Dak Lak, Dak Nông et deux provinces du Centre : Quang Nam et Quang Ngai. Les investissements pour ce projet se montent à 165 millions de dollars, financés par des prêts de la Banque mondiale et le fonds de contrepartie du gouvernement vietnamien.

Dào Quang Thu, vice-ministre du Plan et de l’Investissement, fait savoir qu’il s’agit du plus grand projet de refus de pauvreté de l’histoire du Tây Nguyên. Les espoirs qu’il suscite sont renforcés par les bons résultats que ce projet avait obtenus au Nord auparavant.

Le développement de l’élevage permet aux habitants du Tây Nguyên de sortir de la pauvreté.

Le projet s’étale sur six ans (2014-2019) et son objectif consiste à améliorer les conditions de vie des habitants par le biais de l’amélioration de leurs moyens de subsistance. En parallèle, la construction et la restauration des infrastructures, le développement des services publics, l’amélioration des compétences des cadres de tous les échelons...

Autres missions : élaborer des mécanismes et politiques spécifiques adaptés aux provinces montagneuses où le niveau d’éducation des habitants est encore faible ; inciter les entreprises sur place à embaucher des travailleurs locaux ; valoriser le rôle de la communauté dans l’élaboration du plan, la réalisation et la surveillance des activités de développement socioéconomique.

Lors du forum organisé il y a peu à Pleiku (Gia Lai) sur le dévoilement du projet de réduction de la pauvreté du Tây Nguyên, les participants ont discuté des difficultés réelles, proposé des solutions afin de s’assurer de son efficacité.

Sran Bradley, codirecteur du projet de la Banque mondiale, affirme que surmonter les difficultés du Tây Nguyên et relever les défis des ethnies minoritaires ne seront pas tâche aisée. Mais si des solutions convenables à la réalité sont appliquées, notamment grâce aux efforts et engagements des responsables des provinces, aucun doute que ce projet sera un succès.

Selon lui, la Banque mondiale compte maintenir ses relations étroites avec le ministère du Plan et de l’Investissement et le comité de gestion du projet des provinces et districts concernant la réalisation du projet. Par ailleurs, actuellement, le ministère du Plan et de l’Investissement élabore certains mécanismes et politiques d’assistance spécifiques pour le développement socioéconomique, le maintien de la sécurité et de la défense du Tây Nguyên.

En dépit des préoccupations du gouvernement à l’égard des habitants d’ethnies minoritaires depuis ces 20 dernières années, la pauvreté observée chez plusieurs de ces ethnies - notamment sur les hauts plateaux du Centre - ne régresse pas au rythme escompté. En effet, si les habitants d’ethnies minoritaires représentent

15% de la population du pays, ils représentent la moitié de la totalité des pauvres. Une situation qui ne peut ni ne doit durer.

Huong Linh/CVN

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