Le tào pho, le remède contre la touffeur estivale

Avec des températures atteignant parfois les 40 degrés, l’été à Hanoï est la saison la plus redoutée des habitants. Pour se rafraîchir, à côté des lieux climatisés et des piscines, une autre bonne option est un bol de tào pho pris sur le pouce.

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Le "tào pho" est une petite douceur d’une grande qualité nutritionnelle.

Lors d’une expérience menée au cœur de l’été à Hanoï, des bougies ont fondu sous le soleil de l’après-midi en quelques minutes… Cette touffeur est un véritable cauchemar pour tous ceux obligés de travailler dehors. Mais grâce au tào pho (caillebotte de soja), l’un des meilleurs aliments de l’été, les journées leur paraissent un peu moins longues…

"Début juin, j’ai vendu environ 1.500 gobelets de +tào pho+", a informé Linh, propriétaire d’une échoppe au marché de Nghia Tân (arrondissement de Câu Giây). Elle a expliqué que ce plat rafraîchissant lui avait rapporté l’an dernier plus de 8 millions de dôngs par mois. C’est un aliment emblématique pour les Vietnamiens avec une longue histoire de développement des ingrédients et de transformation, du Nord au Sud.

Tào pho des trois régions du pays

À Hanoï, des vendeurs ambulants à vélo sillonnent la ville et servent des gobelets en plastique de tào pho comprenant lait de soja, tofu et sucre. Qu’il soit sous sa forme traditionnelle ou agrémentée de nouveautés, le tào pho est toujours très apprécié des Hanoïens, enfants et adultes.

Dans le Centre, en particulier à Huê et Dà Nang, il s’appelle dâu hu. Sa saveur diffère légèrement de celui du Nord en raison de la présence de gingembre.

Plus au Sud, les plats sont généralement plus sucrés. Le tào pho est plus épais avec du lait de coco et s’appelle tàu hu. Les Saïgonnais en mangent généralement avec du sirop chaud. Pendant les mois d’été, le tàu hu avec de la glace et du lait de coco est très apprécié des étudiants et élèves après une dure journée à l’école.

Tào pho traditionnel de "mère Chiên"

Le "tào pho" de Mme Chiên.

Des générations d’élèves du lycée Yên Hòa à Câu Giây ont apprécié le tào pho de "mère Chiên". Sa devise est "traditionnel pour le meilleur". Sa recette se compose d’ingrédients simples comme tofu, sirop, perles noires, noix de coco séchée et gelée. "Nous l’appelons +mère+ parce qu’elle est très gentille, amicale et que son +tào pho+ est le meilleur. J’en mange presque tous les jours, surtout en été, même si nous n’avons pas cours. La simplicité de son +tào pho+ est ce que j’aime le plus", a confié Nguyên Huyên My, lycéenne.

Mme Chiên, septuagénaire, est arrivée à Hanoï il y a plusieurs décennies, après avoir quitté son emploi dans une usine sidérurgique de Thái Nguyên (Nord). "J’ai ouvert mon magasin sans aucune expérience, c’était un pari pour ma famille à ce moment-là. J’ai appris au fil des jours. Ce n’est pas compliqué de faire du +tào pho+, mais il faut faire atten-tion aux moindres détails. Les fèves de soja doivent être méticuleusement sélectionnées, jeunes, propres et avoir été longtemps trempées dans l’eau", a-t-elle déclaré.

"J’ajoute seulement de la noix de coco séchée, de la gelée ou des perles noires car les écoliers me le demandent", a-t-elle partagé. "Ils m’appellent +mère+ parce que nous entretenons de très bonnes relations. Je me souviens encore des années 1990, quand un bol de +tào pho+ coûtait à peine 500  dôngs, les élèves devaient économiser les billets de 200 dôngs pour en acheter un. Certains avaient très soif mais n’avaient pas assez d’argent. Je les servais quand même. Ils promettaient  de me rembourser et… tenaient parole. Un bol de +tào pho+ rapporte peu, mais l’affection entre nous est bien plus importante", a-t-elle ajouté.

La boutique de Mme Chiên n’attire pas seulement les élèves de Yên Hòa, mais aussi des gourmets travaillant à proximité. "J’ai entendu parler de Mme Chiên il y a longtemps et j’ai enfin eu la chance d’essayer son +tào pho+. C’était tellement rafraîchissant, en ces chaudes journées d’été. J’ai aussi entendu dire que ce plat est vraiment bon lors de la grossesse. J’en achèterai plus souvent car je travaille à proximité. En plus, c’est bon marché mais très savoureux", a confié Pham Thanh Tho, une cliente de Mme Chiên.

Tào pho au style moderne

De nos jours, le tào pho est vendu partout, des petites échoppes aux grands magasins modernes, avec une grande diversité de saveurs. Jelly Bean (rue Quang Trung) a la cote auprès des jeunes: tào pho aux haricots rouges et au lait de coco, tào pho au café et au chocolat, en passant par tào pho à la confiture de gingembre. La diversité de sa carte ravit les jeunes clients.

"Tout d’abord, j’ai étudié l’intérêt nutritionnel des graines de soja et me suis rendu compte qu’elles étaient très bonnes pour la santé. Ensuite, j’ai étudié les produits traditionnels pour les adapter à un style plus moderne sans perdre l’identité du +tào pho+. Lorsque je mets une nouvelle recette au menu, je dois assurer cette cohérence. J’assure toujours la qualité et l’hygiène alimentaire. Notre +tào pho+ et notre lait de soja ne sont en vente que pendant la journée, et ce qui reste en fin de la journée est jeté", a informé Trân Duc Nghia, fondateur de Jelly Bean.

Le tào pho continue de rafraîchir ses clients pendant les mois les plus chauds de l’été, avec de nouvelles variations satisfaisant les goûts des nouvelles générations.

Texte et photos: Diêu Thuy/CVN

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