"Le sultan d'Oman a ordonné le remaniement du conseil des ministres", qui compte plus d'une trentaine de membres, a annoncé la télévision d'État.
Le sultan Qabous, 70 ans, concentre les fonctions de chef d'État, de Premier ministre, de ministre de la Défense et de ministre des Finances, mais il n'est pas visé par les protestataires.
Au moins trois ministres dont les manifestants demandaient le limogeage ont été congédiés, selon des sources officielles.
Le ministre de l'Économie, Ahmed ben Abdel Nabi Mekki, a été démis et son ministère aboli.
Le ministre de l'Intérieur, Saoud ben Brahim al-Boussaïdi, a été remplacé par un autre membre du gouvernement, le ministre de la Fonction publique, Hammoud ben Fayçal ben Said al-Boussaïdi.
Le ministre du Commerce et de l'Industrie, Makboul ben Ali ben Sultan, a été également démis de ses fonctions, et remplacé par Saad ben Mohamed ben Said Al Mardouf Al Saidi.
Cette mesure intervient alors que des protestataires dénoncent depuis fin février, notamment dans la ville portuaire de Sohar (200 km au nord de Mascate), la corruption de certains ministres.
À Abou Dhabi, le ministre omanais des Affaires étrangères, Youssef ben Alaoui, a affirmé que "les changements ont commencé avec ce remaniement et se poursuivront au même rythme au cours des prochaines années, afin de profiter des compétences des jeunes".
Le ministre, qui participait à une réunion des chefs de diplomatie des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont Oman fait partie, a ajouté qu'il était possible de remplacer un "grand nombre" de travailleurs expatriés par des Omanais "dans les domaines techniques".
Selon un journal koweïtien, les monarchies du Golfe les plus riches envisagent de lancer une sorte de plan Marshall pour aider Bahreïn et Oman, les deux pays du CCG en proie à des troubles.
Samedi, le sultan Qabous, au pouvoir depuis 1970, avait déjà limogé deux personnalités de son cabinet : le ministre de la Sécurité du palais et celui des Affaires du palais.
AFP/VNA/CVN