Le président afghan demande à l'OTAN d'arrêter de tuer des civils

Le président afghan a demandé le 6 mars au commandant à l'OTAN d'"arrêter de tuer des civils", jugeant insuffisantes les excuses formulées par son commandant en chef après la mort de neuf enfants, une nouvelle bavure qui a provoqué la colère de la population.

Dans la journée, environ 500 personnes ont manifesté dans le centre de Kaboul pour dénoncer les récentes victimes civiles des opérations militaires de l'OTAN, dont les enfants tués le 1er mars dans l'Est du pays. "Au nom du peuple afghan, je veux que vous arrêtiez de tuer des civils", a déclaré le président Hamid Karzaï au général américain David Petraeus au cours d'un conseil des ministres auquel assistait le commandant de la force de l'OTAN en Afghanistan (ISAF).

"Les excuses du général Petraeus ne sont pas suffisantes", a-t-il également déclaré, soulignant que "les victimes civiles sont la cause principale de la détérioration des relations entre l'Afghanistan et les États-Unis".

"La population en a assez et ni les excuses ni les condamnations ne suppriment la douleur" des familles de victimes, a-t-il conclu. L'ISAF est accusée d'avoir tué de nombreux civils à deux reprises dans la province de Kunar (Est), bastion taliban situé à la frontière du Pakistan, relançant une polémique récurrente entre Kaboul et son alliée internationale.

Selon les autorités afghanes, l'ISAF a tué le 1er mars neuf enfants qui ramassaient du bois, alors qu'elle était déjà accusée d'y avoir tué 65 civils dix jours plus tôt. M. Karzaï a dénoncé ces deux incidents, en appelant l'OTAN à cesser ces "meurtres" qui jettent, selon lui, la population dans les bras de la rébellion menée par les talibans.

La mort des neuf enfants a eu un tel retentissement que le président américain Barack Obama a exprimé jeudi ses "profonds regrets" à M. Karzaï. La veille, le général Petraeus, avait présenté des excuses pour cette "tragédie", ajoutant en assumer la responsabilité.

Selon l'ISAF, qui a diligenté une enquête, les victimes ont été tuées par erreur par un hélicoptère de combat appelé en renfort après que des rebelles eurent attaqué une base militaire américaine.

À Kaboul, les manifestants ont défilé dans le centre en scandant notamment "Mort à l'Amérique, mort à l'envahisseur". "Occupation = meurtres + destruction", pouvait-on lire sur une pancarte portée par une femme. "J'ai rejoint la manifestation lorsque j'ai vu qu'elle était contre les Américains", a expliqué l'un des manifestants, Azizullah.

Plusieurs manifestations avaient eu lieu ces derniers jours dans la province de Kunar, où l'OTAN a tué les neuf enfants qui ramassaient du bois, alors qu'elle est déjà accusée d'y avoir tué 65 civils dix jours plus tôt. Dans le Sud-Est instable du pays, frontalier du Pakistan, 12 civils ont été tués par l'explosion d'une bombe au passage de leur véhicule, selon les autorités locales, qui ont accusé les talibans.

Les civils sont les premières victimes du conflit afghan. Au moins 2.400 ont péri en 2010, selon l'ONG afghane Afghan Rights Monitor, qui estime que deux tiers ont été victimes des bombes et d'attaques des insurgés, et 21% d'opérations des forces internationales.

Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a atterri le 7 mars à Kaboul, pour une visite surprise en Afghanistan, qui intervient après la mort de neuf enfants apparemment tués par les forces de l'OTAN, a indiqué un journaliste de l'AFP qui voyage avec lui.

Robert Gates prévoit de rendre visite aux soldats dans l'Est et le Sud du pays, et de rencontrer le président afghan Hamid Karzaï et le général américain David Petraeus, le commandant de la force de l'Otan en Afghanistan (ISAF), a indiqué le porte-parole Geoff Morrell aux journalistes qui voyagent avec M.Gates. Mais la visite devrait être dominée par la colère en Afghanistan suite à la mort de neuf enfants le 1er mars.

AFP/VNA/CVN

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