À l'issue d'une réunion de deux jours, les membres du Comité de politique monétaire (FOMC) ont constaté que l'activité économique du pays progressait à un rythme "modéré" et que les conditions du marché de l'emploi s'étaient encore améliorées même si le taux de chômage "reste élevé" (7,6% en mai).
Le président de la Fed, Ben Bernanke, le 19 juin à Washington. |
Comme s'y attendaient les économistes, la Fed a confirmé la poursuite de sa politique monétaire ultra-accommodante sous tous ses aspects, mais son président Ben Bernanke a averti qu'un ralentissement des injections de liquidités dans le circuit financier pourrait intervenir "plus tard dans l'année" et cesser "au milieu de l'année prochaine".
La Réserve fédérale dépense 85 milliards de dollars par mois depuis le début de l'année en bons du Trésor et titres hypothécaires afin de peser au maximum sur le niveau des taux d'intérêt, du plus court au plus long terme, et favoriser la consommation, l'investissement et l'emploi.
Cette réduction des achats d'actifs qui se fera "par étapes mesurées, au cours du premier semestre de l'année prochaine", dépendra des perspectives du marché du travail et des variations de l'inflation, a précisé M. Bernanke.
Le Comité estime que les risques de dégradation de l'économie et du marché de l'emploi ont diminué depuis l'automne. Le FOMC a aussi réitéré son engagement à maintenir le taux directeur de la Réserve fédérale dans la fourchette de 0 à 0,25% qui lui est assignée depuis décembre 2008, "au moins tant que le taux de chômage demeurera au-dessus de 6,5%" et si cela ne remet pas en cause son objectif d'inflation à moyen terme.
Les coupes budgétaires, frein à la croissance
Le Comité décrit une économie où "les dépenses des ménages, l'investissement des entreprises et le secteur du logement ont continué à se renforcer", mais où "la politique budgétaire freine la croissance".
"Le principal frein à la croissance cette année est la politique budgétaire", a rappelé M. Bernanke, soulignant que les coupes budgétaires exigées par le Congrès américain pourraient coûter "1,5 point de pourcentage de croissance". Si l'économie progresse malgré ces coupes budgétaires, "cela montre que les facteurs sous-jacents sont en amélioration", a-t-il ajouté.
La Fed a abaissé sa prévision de croissance pour 2013 mais l'a revue à la hausse pour 2014. Le produit intérieur brut (PIB) du pays devrait progresser entre 2,3% et 2,6% en rythme annualisé au quatrième trimestre, contre entre 2,3% et 2,8% précédemment estimé. Pour 2014, la croissance devrait s'accélérer et s'échelonner entre 3,0% et 3,5%. Le FOMC indique avoir également revu nettement en baisse sa prévision de hausse des prix, qui devrait se situer en 2013 entre 0,8 à 1,2% alors qu'il tablait sur 1,3 à 1,7% en mars. L'objectif de la Fed est de 2%.
AFP/VNA/CVN