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Un Eurostar à la Gare du Nord à Paris, le 3 août 2023. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Le dépôt londonien d'Eurostar serait en mesure d'accueillir des trains supplémentaires si nécessaire", écrit le régulateur, l'ORR, en réaction à ce rapport qu'il a lui-même commandé.
Un porte-parole du groupe britannique Virgin, intéressé par l'exploitation de la ligne, s'est réjoui dans un communiqué de ce "feu vert pour la concurrence".
"Le dépôt de (l'Eurostar) Temple Mills est la seule installation au Royaume-Uni capable d'accueillir des trains de type européen et les affirmations suggérant qu'il était à pleine capacité ont empêché Virgin de venir sur la ligne", a-t-il ajouté.
Virgin a annoncé le 10 mars son intention de lever 700 millions de livres avec l'objectif d'ouvrir d'ici 2029 une ligne concurrente à l'Eurostar, seul à effectuer du transport de passagers sur la ligne sous la Manche reliant Londres au continent, et dont les tarifs sont critiqués.
Le plan du groupe du milliardaire Richard Branson, dont la compagnie ferroviaire a opéré au Royaume-Uni entre 1997 et 2019, vise à lever 300 millions en fonds propres et 400 millions d'emprunts.
Selon Yann Leriche, le directeur général de Getlink, l'exploitant du tunnel sous la Manche, plusieurs autres opérateurs se sont dits intéressés par la possibilité d'ouvrir une ligne, dont l'espagnole Evolyn et la néerlandaise Heuro.
"Les nouvelles du régulateur ferroviaire renforcent notre conviction que la concurrence est possible sur le corridor Amsterdam-Londres", a commenté Heuro dans un communiqué.
Un nombre record de 19,5 millions de clients ont voyagé avec Eurostar en 2024, soit 850.000 de plus qu'en 2023, a indiqué la compagnie en janvier.
Mais face aux prix, des usagers attendent impatiemment une ouverture à la concurrence. Il est courant que l'aller-retour Londres-Paris dépasse 350 euros, surtout aux heures de pointe ou les jours de grands départs.
L'ORR précise cependant qu'"il serait nécessaire de modifier les modalités d'exploitation et de maintenance du dépôt", ainsi que l'infrastructure, pour "permettre à un plus grand nombre de trains d'y être stationnés/entretenus".
Eurostar insiste d'ailleurs dans un communiqué sur le fait que le dépôt de Temple Mills "est effectivement presque plein aujourd'hui pour les travaux de maintenance majeurs et nécessite des investissements".
"Les options présentées dans le rapport pourraient contribuer à créer une certaine capacité supplémentaire, mais qui ne suffirait à satisfaire les ambitions déclarées d'aucun opérateur", ajoute l'entreprise.
AFP/VNA/CVN