>>Le principal hôpital d'Alep encore bombardé, le régime toujours à l'offensive
Un homme avec un bébé s'enfuit après des bombardements sur Kafr Batna, dans la banlieue de Damas, le 30 septembre. |
Les quelque 250.000 habitants de la partie assiégée de la deuxième ville syrienne sont confrontés à "un niveau de sauvagerie qu'aucun humain ne devrait avoir à supporter", a dénoncé le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien. Il a appelé dimanche 2 octobre à "une action urgente pour mettre fin à l'enfer sur Terre".
"Le temps presse. Arrêtez le carnage maintenant", a-t-il imploré.
Face à cette "tragédie humaine", la Commission européenne a annoncé une "initiative humanitaire d'urgence" pour permettre aux organisations humanitaires d'aider la population et notamment "assurer les évacuations médicales des blessés et des malades d'Alep-Est."
De violents affrontements ont ainsi lieu à Souleimane al-Halabi, sur la ligne de démarcation, a indiqué dimanche 2 octobre l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Aidées par "des dizaines de raids russes", les forces gouvernementales poussaient aussi depuis le nord, vers les quartiers de Boustane al-Bacha et Sakhour et sont parvenues aux abords du quartier d'Al-Helouk.
"Si elles les prennent, les forces rebelles seront confinées dans une petite partie dans le sud-ouest de la ville d'Alep", a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
Les ruines d'une unité médicale après un bombardement aérien mené sur un quartier contrôlé par les opposants, près d'Alep, le 1er octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'armée syrienne a promis dimanche 2 octobre que "les armées syrienne et russe garantiraient un passage sûr et une aide" à tout combattant de l'opposition qui ferait défection, selon l'Agence de presse officielle Sana.
Ce n'est pas la première fois que Damas fait une telle offre mais militants et opposants disent craindre de se faire détenir ou torturer s'ils quittent les zones opposantes.
Au nord de la ville d'Alep, des groupes rebelles soutenus par la Turquie progressaient dimanche 2 octobre face aux jihadistes du groupe État islamique (EI) et s'approchaient de la localité de Dabiq contrôlée par l'EI, selon l'Observatoire.
Nouvelle résolution ? -
Les efforts diplomatiques pour rétablir un cessez-le-feu en Syrie semblent complètement enlisés même si Washington et Moscou n'ont pas coupé les ponts en dépit de leurs profondes divergences.
Les chefs de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et John Kerry se sont ainsi de nouveau entretenus samedi 1er octobre au téléphone à deux reprises, a indiqué dimanche 2 octobre le ministère russe des Affaires étrangères.
Aucun détail n'a été donné sur le contenu de ces entretiens si ce n'est que les deux dirigeants avaient "discuté des actions communes possibles pour normaliser la situation à Alep", selon le ministère.
Au cours d'un précédent échange, M. Lavrov avait de nouveau "souligné le caractère inacceptable des tentatives des opposants, pilotées par l'Occident, de traiter avec indulgence Al-Nosra et leur blocage des négociations sur un règlement politique de la crise", en allusion au Front Fateh al-Cham, ex-Front al-Nosra qui a renoncé à son rattachement à Al-Qaïda.
À l'ONU, Paris espère présenter lundi 3 octobre aux 15 pays membres du Conseil de sécurité un projet de résolution qui appelle au rétablissement du cessez-le-feu, initié en septembre par un accord américano-russe et qui n'avait duré qu'une semaine.
AFP/VNA/CVN