>>La pandémie continue à s'aggraver, notamment aux États-Unis
>>Le Canada se prépare pour une deuxième vague
Un client d'un magasin de la rue Sainte-Catherine à Montréal, Canada, le 25 mai, jour de la réouverture des magasins dans la ville, épicentre de la pandémie de coronavirus au Canada. |
Le Québec, qui compte plus de la moitié des quelque 108.000 cas enregistrés au Canada et près des deux tiers des 8.800 décès, devient ainsi la première province du pays à imposer une telle mesure.
"À partir de samedi, le masque va être obligatoire partout au Québec, dans tous les lieux publics fermés comme les commerces", a déclaré le Premier ministre François Legault lors d'une conférence de presse.
Le port du masque était jusqu'à présent simplement "fortement recommandé". Alors que la pandémie semble relativement contenue depuis des semaines au Québec, "depuis une semaine on voit que le nombre de cas a un peu augmenté, qu'il y a de la transmission communautaire", a expliqué M. Legault pour justifier cette mesure.
Il a indiqué que cette mesure concernerait principalement les commerces, les restaurants, les bars ou les salles de spectacle. Les enfants de moins de 12 ans et les personnes souffrant de problèmes de santé en sont dispensés.
Les commerçants auront la responsabilité de faire appliquer la nouvelle obligation faute de quoi, après une période d'adaptation de deux semaines, ils s'exposent à une amende de 400 dollars, pouvant aller jusqu'à 6.000 dollars canadiens en cas de récidive (250 à 3.800 euros).
Le gouvernement réfléchit à imposer des amendes également aux citoyens récalcitrants à partir du mois d'août, selon M. Legault.
Dans les restaurants comme dans les salles de spectacle, les clients pourront enlever leur masque une fois assis, mais devront le porter chaque fois qu'ils se déplacent.
Le gouvernement Legault a reconnu qu'il craignait un scénario à l'américaine, citant l'exemple de la Floride qui a battu dimanche un record de nouveaux cas en une journée suite à un relâchement des mesures de distanciation sociale.
Précautions
Un employé du métro de Montréal offre des masques gratuits aux voyageurs qui n'en ont pas avec eux à la station Lionel Groulx le 13 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette annonce intervient le jour où le port du masque est devenu obligatoire dans les transports en commun de l'ensemble de la province.
La semaine dernière, la maire de Montréal Valérie Plante avait annoncé qu'elle rendrait le port du masque obligatoire dans les lieux publics fermés à partir du 27 juillet.
En outre, les autorités de la santé de la ville de Montréal ont appelé samedi les personnes ayant fréquenté les bars de la métropole québécoise depuis le début du mois à se faire dépister contre le nouveau coronavirus.
Des clients ou employés contagieux ont fréquenté au moins cinq établissements montréalais depuis le 1er juillet, malgré les précautions mises en place.
La région de Montréal, épicentre de l'épidémie au Canada, connaît une augmentation des cas survenant chez les jeunes de moins de 39 ans ces dernières semaines.
L'Ontario, province la plus peuplée du pays, a pour sa part annoncé lundi une nouvelle étape de son déconfinement, avec notamment la réouverture des bars dans la plupart des régions. La limite autorisée pour les rassemblements intérieurs passera à 50 personnes.
Mais le port du masque, obligatoire dans les lieux publics, ne s'applique pour l'heure qu'à Toronto et Ottawa.
Fin juin, le Premier ministre Justin Trudeau avait déclaré que le Canada se préparait pour une deuxième vague de coronavirus, qui pourrait frapper à l'automne.
Mais alors que l'épidémie semble contenue dans l'ensemble du pays, contrairement au voisin américain où les cas explosent, la Ligue nord-américaine de hockey a décidé de reprendre le mois prochain sa saison... au Canada.
Deux villes canadiennes ont été choisies pour accueillir les matches: Toronto pour la Conférence Est et Edmonton, qui devrait également accueillir la Stanley Cup en octobre, pour la Conférence Ouest.