>>Donald Trump porte le masque, pour la première fois publiquement
>>Les États américains durement touchés devraient suspendre leur déconfinement
Une salle de classe dont les bureaux ont été espacés à cause du coronavirus, à Monterey Park, en Californie, le 9 juillet. |
Face aux records journaliers de nouvelles infections au coronavirus, notamment alimentés par une augmentation galopante des cas détectés dans de grands États du Sud du pays notamment, un responsable du ministère américain de la Santé a estimé dimanche 12 juillet qu'un reconfinement dans ces zones n'était pas exclu.
"Tout devrait être envisagé", a affirmé Brett Giroir, secrétaire adjoint à la Santé, sur ABC. "Nous sommes tous très inquiets de la hausse du nombre de cas", a-t-il dit, avertissant s'attendre à ce que le nombre d'hospitalisations et de morts continue de grimper.
Les signaux sont alarmants, et l'administration Trump reste critiquée pour son absence de stratégie nationale qui laisse aux 50 États américains la responsabilité de gérer la crise.
En Floride plus de 15.000 nouveaux cas de COVID-19 ont été enregistrés en 24 heures, selon des données publiées dimanche 12 juillet par les autorités sanitaires locales, un record pour un État américain.
"Il faut que 90% des gens portent un masque en public" dans les régions les plus touchées, a souligné Brett Giroir. "Si ce n'est pas le cas, nous ne parviendrons pas à contrôler le virus."
Donald Trump n'avait jamais porté publiquement de masque jusqu'à samedi 11 juillet, quand il est apparu le visage couvert pour la première fois depuis le début de la pandémie dans un hôpital près de Washington.
Le président américain a contribué à faire de cet objet clé pour freiner la propagation du virus un symbole de division, en moquant par exemple ses adversaires politiques qui en portent, dont son rival démocrate pour la présidentielle du 3 novembre, Joe Biden.
Autre sujet mis au premier plan par le président américain : la réouverture des écoles en septembre, qui dépend des autorités locales, et sur laquelle il insiste depuis des semaines.
"J'exhorte toutes les écoles à ouvrir et à proposer à leurs élèves des cours à plein temps", a déclaré sur CNN dimanche matin 12 juillet la ministre américaine de l'Éducation Betsy DeVos, relayant l'appel présidentiel.
"La règle devrait être que les enfants retournent à l'école à l'automne", a-t-elle martelé, mettant en avant les conséquences catastrophiques de leur fermeture pour les "populations vulnérables". Les éventuelles résurgences du virus peuvent être "gérées école par école", et toute approche "uniforme" serait erronée, a-t-elle affirmé, .
"Si les écoles ne rouvrent pas et ne tiennent pas leurs promesses, elles ne devraient pas toucher les financements" fédéraux, a dit sur Fox News la ministre, réitérant une menace formulée par Donald Trump.
"Risque le plus haut"
La secrétaire américaine à l'Éducation, Betsy DeVos, le 15 juillet 2019 à Washington. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Ils jouent avec la santé de nos enfants", a répliqué la cheffe des démocrates au Congrès, Nancy Pelosi. "Nous voulons tous que nos enfants retournent à l'école. (...) Mais ils doivent y retourner en toute sécurité."
"Retourner à l'école représente le plus gros risque de diffusion du coronavirus", a-t-elle affirmé sur CNN. "Ils ignorent la science", a-t-elle taclé à l'adresse du gouvernement Trump.
Face à la situation de crise actuelle, les recommandations des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) devraient être "obligatoires", a-t-elle encore avancé.
Concernant les écoles, les CDC ont notamment recommandé des mesures de distanciation physique, dont l'espacement des bureaux des élèves de deux mètres, ainsi que la ventilation des classes.
Mais Donald Trump a critiqué ces consignes comme étant "trop dures".
Dans un document interne des CDC destiné à accompagner les autorités locales sur le sujet, obtenu et publié par le New York Times dimanche 12 juillet, la réouverture des écoles et universités y est considérée comme "le risque le plus haut" de diffusion du virus.
Les États-Unis, qui sont de loin le pays le plus durement touché au monde en valeur absolue, enregistrent depuis cinq jours autour de 60.000 nouvelles contaminations chaque 24 heures, soit environ le double des niveaux relevés autour du mois d'avril, quand le pays était en majeure partie confiné.
La courbe du nombre de morts, si elle ne suit pas encore la même trajectoire exponentielle, a elle aussi commencé à remonter.
Les dernières projections officielles des autorités sanitaires estiment que le nombre de décès pourrait atteindre 160.000 d'ici le 1er août. Le COVID-19 a fait 135.000 morts aux États-Unis à l'heure actuelle.
AFP/VNA/CVN