Le gouvernement de coalition sera composé de cinq partis, à savoir le Parti Puea Thai, le Parti Chartthaipattana, le Parti Chart Pattana Puea Pandin, le Parti Palangchon et le Parti Mahachon, ce qui a conduit le futur gouvernement à représenter 299 des 500 sièges du parlement.
L'armée thaïlandaise a accepté le 4 juillet la large victoire de l'opposition, qui tentait déjà de consolider une confortable majorité avec le soutien de Partis minoritaires.
Le scrutin était considéré comme essentiel pour que le royaume sorte enfin des violences politiques et réduise le profond fossé qui sépare les élites de la capitale des masses urbaines et rurales défavorisées, toujours fidèles à Thaksin.
À très court terme, il semble y être parvenu : le vote s'est déroulé dans le calme et nul n'a pour l'heure contesté la victoire du Puea Thai qui, selon les résultats complets, a conquis 265 sièges sur 500. Le Parti démocrate du Premier ministre sortant Abhisit Vejjajiva a obtenu pour sa part 159 sièges. Une défaite qui l'a conduit à annoncer dans la foulée sa démission de la tête du Parti.
"Le résultat est clair : le Puea Thai a gagné les élections et les Démocrates sont battus", avait-il déclaré dès le début de soirée, en appelant le pays à "l'unité et la réconciliation".
Mais l'armée devait encore s'exprimer. Prayut Chan-O-Cha, son puissant patron, n'avait pas encore commenté les élections le 4 juillet matin, mais le message est venu du ministre de la Défense, le général Prawit Wongsuwon.
"J'ai discuté avec les dirigeants militaires. Nous laisserons les hommes politiques travailler, l'armée ne s'en mêlera pas", a-t-il déclaré.
La Thaïlande a connu 18 coups d'État ou tentatives depuis 1932, dont le dernier en 2006 contre le camp victorieux dimanche. Et l'armée était soupçonnée de vouloir s'immiscer une fois encore dans le processus électoral si les résultats ne lui étaient pas favorables.
Le vote s'est déroulé dans le calme, avec quelques rares incidents, en dépit des craintes de nouvelles violences un an après les manifestations des "chemises rouges" du printemps 2010.
Jusqu'à 100.000 manifestants, pour la plupart fidèles à Thaksin, avaient alors occupé le centre de Bangkok pendant deux mois pour réclamer la démission d'Abhisit, avant d'être délogés par l'armée au terme de plusieurs jours de guérilla urbaine.
La crise, la plus grave qu'ait connu la Thaïlande moderne, avait fait plus de 90 morts et 1.900 blessés.
Le Premier ministre sortant Abhisit Vejjajiva a démissionné pour sa part le 4 juillet de son poste de leader du parti démocrate, mais restera député de ce parti au parlement.
Le Parti démocrate, qui était au pouvoir avant les élections législatives de dimanche, a subi un revers électoral lors de ce scrutin.
M. Abihisit a confirmé avoir déjà déposé sa lettre de démission au Parti, et a déclaré qu'il continuerait à soutenir son parti.
Le parti démocrate se réunira très prochainement afin d'élire son nouveau leader.
Xinhua-AFP/VNA/CVN