"Nous avons besoin de commerce, pas d'aide. Nous voulons des "MOUs" (mémorandum of understanding ou accord de principe), pas des "IOUs" (promesses d'argent), et j'ai bien l'intention de les obtenir", a déclaré M. Zardari juste avant un sommet UE-Pakistan à Bruxelles, le premier du genre.
Selon la déclaration conjointe qui devait être adoptée à l'issue du sommet hier, l'UE va s'engager à examiner la possibilité d'ajouter le Pakistan à la liste des pays en développement bénéficiant du système des préférences généralisées plus (SPG+), régime commercial qui accorde des préférences douanières en échange du respect de certains principes dans les domaines de l'environnement et du droit du travail notamment. L'UE, qui ne cesse de souligner l'importance stratégique du Pakistan, devrait également décider de lancer un dialogue commercial qui pourrait déboucher sur "un possible accord de libre-échange".
M. Zardari s'est également montré optimiste sur l'issue de l'offensive menée par l'armée pakistanaise contre les talibans dans la vallée du Swat, au Nord-Ouest du Pakistan. "Avec l'aide du monde, nous allons gagner ça, et la moitié de la guerre c'est (gagner) les cœurs et les esprits des gens", a-t-il déclaré aux journalistes après une rencontre avec les ambassadeurs de l'OTAN.
La commissaire européenne aux Relations extérieures Benita Ferrero-Walder a annoncé à son arrivée au sommet une nouvelle aide humanitaire de 65 millions d'euros, en plus de 7 millions débloqués récemment, pour les personnes que les combats ont obligées à fuir. "Nous sommes aux côtés du peuple pakistanais et nous ferons plus aussi côté commerce", a promis la commissaire. En "échange" de l'aide promise, l'UE attend du Pakistan qu'il "prenne la lutte contre le terrorisme très sérieusement", a ajouté Mme Ferrero-Waldner. "Et qu'il fasse aussi beaucoup sur le front intérieur, c'est-à-dire les questions de bonne gouvernance et l'éducation", a-t-elle ajouté.
AFP/VNA/CVN