Le discours du Premier ministre israélien au cœur d'un débat houleux

L'appel lancé par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour la création d'un État palestinien démilitarisé a entraîné une réaction mitigée dans le monde entier.

Le président américain Barack Obama a indiqué le 15 juin que le discours du Premier ministre israélien Benjamin Netayahu concernant la solution du conflit entre Israël et la Palestine montre "une avancée positive" et "une possibilité (pour) reprendre des négociations sérieuses".

Ce discours que M. Netanyahu a prononcé dimanche à l'université Bar Ilan a été accueilli positivement par la majorité des partisans de gauche et de droite en Israël, mais son propre parti, le Likoud a montré son mécontentement. Même certains de ses alliés proches ont rejeté le fait qu'il ait utilisé le terme "État palestinien", bien qu'il l'ait soumis à une série de conditions. Cependant, c'est l'accueil relativement chaleureux que M. Netanyahu a reçu de ses alliés de coalition qui est à la fois un réconfort et une inquiétude. Même l'organisme officiel qui représente le mouvement des colons de Cisjordanie a accueilli avec prudence les propos du Premier ministre.

Ce sont les commentaires de M. Netanyahu concernant la question des colonies qui ont été largement acceptés par la droite politique. M. Netanyahu a dit non aux colonies et aux expropriations terrestres, mais a également souligné que les colonies existantes ne seraient pas retirées. Il est en faveur de leur expansion pour prendre en compte ce qu'Israël considère comme sa "croissance naturelle".

Une autre aubaine pour le mouvement des colons a été l'échec de M. Netanyahu de résoudre le problème des avant-postes illégaux, une série de toutes petites constructions résidentielles et non résidentielles qui ont poussé autour de la Cisjordanie sans la permission du gouvernement.

Cependant, c'est précisément ce type de propos et d'omissions qui a laissé le leadership palestinien apoplectique. Invoquant le fait que M. Netanyahu a appelé à des négociations immédiates sans conditions préalables tout en fixant lui-même une série de conditions, pour les Palestiniens cela prouve que le Premier ministre israélien n'est pas sérieux quant il parle de paix.

Cependant, le bureau de M. Netanyahu a réfuté cette affirmation. "Israël n'impose aucune condition préalable pour négocier avec les Palestiniens", a rapporté le porte-parole de M. Netanyahu, Mark Regev, le 15 juin à une conférence de presse. "Ce que le Premier ministre a mis sur table la nuit dernière n'était pas des conditions pour les négociations, mais plutôt ce qui selon nous sera des exigences essentielles pour que ces négociations soient un succès", a expliqué M. Regev.

À une question posée par un journaliste de l'agence Xinhua, M. Regev a répondu qu'Israël cherche "un mécanisme pratique et efficace qui empêchera les armes d'entrer dans un futur État palestinien démilitarisé".

Alors que M. Netanyahu a parlé d'un État démilitarisé pour la première fois dans son discours, cette notion n'est pas originale selon l'organisation de lobby britannique pro-israélien, BICOM.

Bien que de nombreux faucons israéliens soient satisfaits du discours de M. Netanyahu, ceux de l'extrême droite appellent déjà à l'action. Le Conseil des Rabbis de Judée et Samarie (nom israélien pour la Cisjordanie) a initié une prière de masse dimanche au Mur de l'Ouest à Jérusalem. Le mouvement considère le discours de Netanyahu signifie l'abandon de larges terres d'Israël aux Palestiniens, exhortant ses partisans à aller construire de nouvelles colonies.

"Il a reçu des louages de Washington, il n'a pas été abattu par son gouvernement, et il n'a pas satisfait. Il aurait laissé plus d'un conflit avec Washington d'une part, ou il aurait avancé dans la direction où les Palestiniens seraient disposés à aller", a estimé Reuven Hazan, professeur de science politique de l'Université Hebrew de Jérusalem, en commentant le discours de Netanyahu.

Pour les Palestiniens, ils estiment que le discours de Netanyahu n'avance pas le processus de paix. Un porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas a même accusé Netanyahu de " saboter" les efforts de paix.

XINHUA/VNA/CVN

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