Fin 1920, le Président Hô Chi Minh (debout) participa au XVIIIe Congrès de Tours (France), en qualité de seul délégué officiel des pays colonisés de l’Indochine. |
Photo : VNA/CVN |
Hô Chi Minh, de son vrai nom Nguyên Sinh Cung, puis également connu sous le nom de Nguyên Tât Thành (Nguyên grandes espérances), Nguyên Ai Quôc (Nguyên le patriote) ou encore Hô Chi Minh plus tard, est né le 19 mai en 1890 dans une famille de lettrés attachée aux paysans, au village de Hoàng Trù, commune de Kim Liên, district de Nam Dàn, province de Nghê An (Centre). Militant communiste et homme d’État vietnamien, il est le fondateur de l’actuel Parti communiste vietnamien et de la République démocratique du Vietnam.
Esprit d’indépendance et patriotisme ardent
Témoin dès son adolescence de la souffrance de son peuple sous le double joug colonial et féodal, il en prit conscience très tôt et participa à la lutte contre le régime d’impôts au Centre du Vietnam. Animé de son patriotisme ardent et de son esprit d’indépendance, il se décida à chercher lui-même une nouvelle voie pour la libération nationale, se refusant marcher sur les traces de ses prédécesseurs.
À l’âge de 21 ans, le jeune Nguyên Tât Thành quitta sa Patrie le 5 juin 1911 sous le nom de Van Ba, à bord du navire Amiral Latouche-Tréville, débutant son long parcours de travail, d’études et de participation à la lutte des ouvriers et travailleurs, où il trouva la voie de l’indépendance et de la liberté nationales. Cette date est un jalon particulièrement important non seulement dans la vie d’un homme mais encore pour l’histoire de toute une nation.
À ce moment-là, ce jeune homme n’avait pas encore conscience de la noble tâche historique qui lui incombait, et rien ne laissait aussi supposer la portée historique de ce départ. Et l’histoire a montré qu’après plusieurs décennies d’activités à l’étranger, un jeune homme à la recherche de la voie du salut national, Nguyên Tât Thành, est devenu le guide de toute une nation...
La France fut le premier pays où Nguyên Tât Thanh voulut aller dans sa recherche de la voie du salut national. Après son séjour dans l’Hexagone, il poursuivit son parcours sur plusieurs continents afin d’observer, d’étudier et d’expérimenter, allant n’importe où pour constater que les peuples colonisés subissaient la même existence misérable et que le colonialisme commettait des crimes barbares.
Se renseignant sur le colonialisme français, Nguyên Tât Thành comprit mieux le colonialisme en général, ressentant de la compassion pour la classe ouvrière et, plus généralement, pour tous les travailleurs opprimés.
À l’issue de ces premières années de quête de la voie du salut national, Nguyên Tât Thành trouva celle de la libération nationale. Cela fut le deuxième grand tournant de sa vie révolutionnaire, marqué par son départ fin 1917 de la Grande-Bretagne pour retourner en France. Il rentra dans ce pays pour participer au mouvement des Viêt kiêu (Vietnamiens résidant à l’étranger) ainsi qu’à celui des ouvriers français.
À cette époque-là, il se joignit à la lutte des travailleurs, parti-cipant aux activités politiques, socioculturelles, scientifiques et artistiques, ainsi qu’à plusieurs organisations politiques, adhérant notamment à la Section française de l’Inter-nationale ouvrière (SFIO), prédécesseur du Parti socialiste français.
En juin 1919, il exposa, lors de la conférence de Versailles, les Revendications en huit points de ses compatriotes vietnamiens résidant en France. Celles-ci, qui exprimaient les souhaits du peuple vietnamien, eurent une forte influence sur les Vietnamiens vivant à l’étranger comme dans le pays.
Fin 1920, lors du XVIIIe Congrès de la SFIO, organisé à Tours (France), il fut présent en qualité de seul délégué officiel des pays colonisés de l’Indochine. Il vota, comme la majorité des délégués participants, pour la IIIe Internationale (Internationale communiste), et participa à la création de la Section française de l’Internationale communiste (SFIC), futur Parti communiste français (PCF). Cet événement compléta sa quête de la voie du salut national qui passait par la voie de la révolution prolétarienne.
En 1921, il fut l’un des fondateurs du groupe militant de l’Union intercoloniale, dédiée à des réflexions sur la domination et les voies d’indépendance dans les colonies françaises. Il prit alors le nom de Nguyên Ai Quôc. Fort de ses idées anticolonialistes, en juin 1923, il quitta clandestinement la France pour se rendre à Moscou. Il y rejoignit l’administration soviétique et y renforça ses convictions politiques.
En 1925, après son arrivée en Chine, à Guangzhou, il fonda l’Association de la jeunesse révolutionnaire du Vietnam, qui créa en juin de la même année l’hebdomadaire Thanh Niên (Jeunesse).
En 1930, Nguyên Ai Quôc présida, le 3 février à Hong Kong, une conférence unificatrice pour créer le Parti communiste du Vietnam (PCV). Le 28 janvier 1941, après 30 ans d’activités à l’étranger, il rentra au Vietnam et dirigea sur le terrain la Révolution vietnamienne.
En mai 1941, il présida le 8e plénum du Comité central du Parti, perfectionnant la ligne politique pour le salut national et de libération nationale. En août 1942, il prit alors le nom de Hô Chi Minh. En mission en Chine, il fut arrêté par l’administration de Tchang Kaichek et emprisonné jusqu’en septembre 1943. Pendant plus d’un an de prison, il composa une série de poèmes, regroupés dans son Carnet de prison.
Déclaration d’indépendance
Hô Chi Minh au maquis du Viêt Bac en 1951. |
Photo : VNA/CVN |
Lors de la Conférence nationale du Parti tenue à Tân Trào, province de Tuyên Quang (Nord), le 17 août 1945, Hô Chi Minh fut élu président du Comité national de libération du Vietnam, dirigeant l’insurrection générale dans l’ensemble du pays pour la prise du pouvoir. Le 28 août 1945, il fut désigné président du gouvernement révolutionnaire provisoire de la République démocratique du Vietnam, assumant en même temps le poste de ministre des Affaires étrangères.
Le 2 septembre 1945, à l’historique place de Ba Dinh, à Hanoï, le Président Hô Chi Minh proclama la Déclaration d’indépendance fondant la République démocratique du Vietnam.
Il s’éteignit à Hanoï le 2 septembre 1969, à l’âge de 79 ans. Depuis sa mort, le Vietnam a connu des changements spectaculaires. Il est aujourd’hui à la croisée d’une ère nouvelle mais l’empreinte idéologique et morale du grand leader reste gravée dans le cœur de chaque Vietnamien et de ses amis internationaux.
Dans sa résolution adoptée lors de la 24e session de la Conférence générale en 1987 à Paris, l’UNESCO a rendu hommage au Président Hô Chi Minh, héros de la libération nationale et éminent homme de culture du Vietnam.
Synthèse de Huong Linh/CVN