Le Premier ministre japonais Taro Aso a dissous la Chambre des députés

Le Premier ministre japonais Taro Aso a dissous le 21 juillet la Cham-bre des députés, donnant le coup d'envoi à une rude bataille pour les législatives fin août, qui pourraient déboucher sur un changement radical du paysage politique de la deuxième économie mondiale.

Le Parti démocrate du Japon (PDJ), qui se targue d'être le plus à l'écoute des préoccupations du peuple, est donné favori dans les sondages pour mettre un terme à la domination sans partage des conservateurs du Parti libéral démo- crate (PLD) sur la vie politique japonaise depuis plus d'un demi-siècle.

La dissolution de la Chambre des députés, décidée par M. Aso et approuvée par l'empereur Akihito, a été prononcée le 21 juillet en session plénière, accueillie aux cris de "Banzai" (Longue vie) par les députés, comme le veut la tradition.

Le gouvernement a ensuite entériné la date du 30 août pour les élections chargées de désigner les 480 députés qui nommeront à leur tour un nouveau Premier ministre. Au Japon, le poste suprême revient traditionnellement au chef du parti qui obtient la majorité à la Chambre des députés.

M. Aso, 68 ans, qui a vu son capital de sympathie fondre rapidement dans les sondages depuis son accession au pouvoir en septembre 2008, va devoir mener une difficile bataille électorale à la tête d'un PLD divisé et face à une opposition triomphaliste.

Lors d'une réunion le 21 juillet avec les responsables du parti, le Premier ministre a présenté de rares excuses pour ses gaffes et ses volte-face. "Mes déclarations et ce qui a été qualifié de changements de positions politiques ont conduit le peuple japonais à se détourner de la politique. Il en a résulté une baisse du taux de soutien du PLD. J'en suis profondément désolé", a dit M. Aso. Le Parti conservateur est en perte de vitesse depuis le départ du très populaire Premier ministre Junichiro Koizumi, en 2006. Trois Premiers ministres lui ont depuis succédé, à un an d'intervalle, sans réussir à endiguer la désaffection des électeurs, qui ont déjà sanctionné les conservateurs en 2007 en donnant la victoire à l'opposition aux élections sénatoriales.

Une défaite du PLD aux législatives semblait impensable il y a encore peu, étant donné l'énorme influence de ce parti qui a su tisser des liens étroits avec les grands conglomérats et les lobbys agricoles et s'assurer le soutien de millions de fonctionnaires depuis sa naissance en 1955. Pendant ces 54 années, qui ont vu le Japon renaître de la défaite et s'élever au rang de deuxième puissance économique du monde, le PLD n'a cédé le pouvoir que pendant 10 mois, en 1993-94, au profit d'une coalition éphémère de plusieurs groupes d'opposition.Aujourd'hui, il a en face de lui un vrai parti d'opposition et non plus une mosaïque de petites formations. Le Parti démocrate du Japon et son chef, Yukio Hatoyama, 62 ans, arrivent largement en tête des intentions de vote des Japonais.

Héritier d'une riche dynastie d'hommes politiques souvent comparée aux Kennedy, M. Hatoyama a promis de briser le monopole des bureaucrates sur l'administration et la vie politique au Japon. "Ces élections ne visent pas uniquement à mettre un terme au règne du PLD. Il s'agit d'un vote révolutionnaire important en vue de créer un nouveau Japon dont les politiques seront menées par des politiciens", a-t-il déclaré le 21 juillet devant la presse, en parlant de "mission historique".

Le PDJ a promis d'adopter une politique économique et sociale moins libérale, en réduisant les gaspillages de l'argent public et en redistribuant le revenu national en direction des zones rurales et au profit des plus pauvres.

AFP/VNA/CVN

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