Georges Papandreou a annoncé dans la presse dominicale qu'il présiderait un conseil des ministres pour discuter d'un plan budgétaire à moyen terme destiné à "garantir" la "sortie de la crise" du pays ainsi que "d'autres changements importants, structurels".
Il a une nouvelle fois écarté l'hypothèse d'une restructuration de la dette du pays, en se disant déterminé à "sauver" son pays.
M. Papandreou qui doit notamment se rendre à Paris dans la semaine, doit aussi rencontrer le 24 mai les principaux responsables politiques grecs alors que les pays de la zone euro ont demandé instamment aux partis politiques grecs de parvenir, comme au Portugal, à un consensus sur des mesures pour faire face à la crise.
Mais la tâche est difficile pour le leader socialiste, qui fait face à une fronde au sein de son propre parti, notamment sur l'opportunité des privatisations massives à mettre en œuvre dans des secteurs jusqu'à présent considérés comme régaliens en Grèce. Dans l'énergie par exemple, le premier syndicat de la firme publique DEI-PPC, promise à privatisation, a été un important soutien électoral du Pasok, le parti de M. Papandreou.
Le chef du principal parti d'opposition de droite, Antonis Samaras, a annoncé de son côté qu'il refuserait de voter en faveur du plan budgétaire à moyen terme parce qu'il "ne prévoit pas des mesures de reprise".
Le chef du Parti communiste, Aleka Papariga, a refusé de se rendre à l'invitation du Premier ministre en faisant valoir que sa formation avait des positions "diamétralement" opposées à celles du gouvernement.
Malgré un gros effort de réduction de déficit l'an dernier (cinq points de PIB), la Grèce est toujours dans une situation budgétaire critique et ne parviendra pas vraisemblablement à retourner sur les marchés en 2012, comme elle en avait initialement l'intention après l'octroi en 2010 d'un prêt de 110 milliards d'euros des pays de la zone euro et du FMI.
La sortie du pays de l'union monétaire n'étant pas acceptable, car elle menacerait la zone euro tout entière, une restructuration baptisée "douce" de la dette par ceux qui soutiennent cette option, est maintenant envisagée dans l'Union européenne, sous forme d'un rééchelonnement.
Deux hauts responsables de la Banque Centrale européenne, Jurgen Stark et Ewald Novotny, ont estimé le 22 mai qu'une restructuration était évitable si la Grèce poursuit les réformes négociées avec ses créanciers, au risque sinon d'être écartée des marchés pour longtemps.
AFP/VNA/CVN