Le produit intérieur brut (PIB) de la troisième puissance économique mondiale a décliné de 0,9% au 1er trimestre 2011 par rapport au précédent, soit un repli de 3,7% en rythme annualisé, a détaillé le 19 mai le gouvernement. Une récession est définie par deux trimestres consécutifs de contraction du PIB.
L'économie japonaise avait déjà décru de 0,8% en termes réels au cours des trois derniers mois de 2010 par rapport au trimestre précédent (-3,0% en rythme annualisé), selon les statistiques officielles révisées en forte baisse.
Le recul pour le premier trimestre est pire que prévu, même si la catastrophe s'est produite seulement en fin de période.
La chute de l'activité a été telle qu'elle a effacé les performances des semaines antérieures. Ce renversement est "en grande partie dû aux répercussions du tremblement de terre", a souligné le ministre délégué à la Politique économique, Kaoru Yosano.
Il prévient que l'économie japonaise devrait rester faible quelque temps à cause de la force du choc encaissé par le pays, mais que cela ne durera pas.
Selon lui, le Japon devrait malgré tout enregistrer une croissance de l'ordre de 1% pour l'année, notamment grâce aux mesures étatiques pour revigorer le pays qui a perdu quelque 25.000 personnes dans cette tragédie, la pire depuis la fin de la guerre.
L'impact du séisme, du tsunami et de l'accident nucléaire de Fukushima a nui aux investissements, entravé les livraisons au Japon et à l'étranger, fait plonger la demande intérieure, le tout sur fond de désastre humain et matériel, de désorganisation, pénurie d'électricité, tristesse et anxiété.
Selon les données détaillées, les dépenses d'équipements des entreprises et investissements du secteur public ont fléchi, tout comme la consommation des foyers.
Une poursuite du repli est redoutée pour le deuxième trimestre 2011, d'autant que les exportations sont également affectées.
Les entreprises sont quant à elles perplexes et incapables d'établir des pronostics pour les mois à venir.
Dans ce contexte, la reprise n'est pas espérée avant les trois mois de juillet à septembre, lorsque la reconstruction aura plus concrètement démarré, avant une stabilisation escomptée à Fukushima en fin d'année.
AFP/VNA/CVN