Trois mois après la chute de Laurent Gbagbo et l'accession au pouvoir d'Alassane Ouattara, l'étape ivoirienne du déplacement du Premier ministre doit consacrer la place de la France comme partenaire économique privilégiée de la Côte d'Ivoire.
M. Fillon, qui s'est envolé le 14 juillet pour Abidjan juste après le traditionnel défilé militaire du 14 juillet à Paris, entend en Côte d'Ivoire "reprendre très vite les relations économiques telles qu'elles existaient autrefois, dans leur diversité et leur densité", selon son entourage.
Lors de cette première visite en Côte d'Ivoire d'un chef du gouvernement français depuis Jacques Chirac en 1986, M. Fillon devrait annoncer un nouveau "geste significatif" de la France, qui a déjà pris des engagements d'annulation d'une partie de la dette de son ex-colonie, plongée cette année dans la récession.
Au moment où le déficit commercial de la France bat record sur record, M. Fillon assurera la promotion, comme il l'a récemment fait en Indonésie, des intérêts économique français. Il ouvrira ainsi le 15 juillet à Abidjan, aux côtés de son homologue ivoirien Guillaume Soro, un Forum économique. Une rencontre est également prévue le 15 juillet en milieu de journée avec Alassane Ouattara.
À côté de ce volet économique de l'étape ivoirienne, M. Fillon rendra visite le 15 juillet après-midi au camp militaire de Port-Bouët aux militaires français déployés dans le cadre de la force Licorne placée sous mandat des Nations unies.
Présente sur plusieurs théâtres d'opération comme l'Afghanistan ou la Libye, la France, qui est en train de réviser ses accords de défense signés au lendemain des indépendances de ses ex-colonies, s'apprête à réduire son contingent en Côte d'Ivoire. Paris ne devrait plus conserver à terme que 250 à 300 soldats, contre environ 900 aujourd’hui.
M. Fillon inaugurera également ce matin une plaque en mémoire de deux Français tués en avril alors que M. Gbagbo s'accrochait encore au pouvoir.
À Accra, où il arrive le soir du 15 juillet, le Premier ministre français veut ancrer la participation de son pays au développement économique du Ghana, un modèle démocratique en Afrique qui bénéficie cette année de la plus forte croissance économique du continent (+12%) et vient de découvrir de nouveaux gisements pétroliers.
Il s'agira de la première visite d'une haute personnalité politique française dans cette ancienne colonie britannique. "Ce pays constitue une sorte de terre de conquête pour les entreprises françaises et permet d'avoir un pied dans différents groupes de pays, pour ne pas rester dans la traditionnelle Afrique francophone", décrypte un conseiller du Premier ministre.
M. Fillon, qui multiplie les déplacements en province et à l'étranger depuis que le président Nicolas Sarkozy souhaite rester en retrait, achèvera le 17 juillet cette mini-tournée africaine au Gabon, partenaire militaire et économique privilégié de la France dans cette région.
AFP/VNA/CVN