Le président américain veut lutter contre la "tragédie" du chômage

Le président américain Barack Obama a promis le 8 décembre de s'attaquer à la "tragédie humaine" du chômage en dopant la reprise grâce aux fonds non utilisés du plan de sauvetage des institutions financières, tout en gardant un oeil sur le déficit budgétaire.

Parmi une série de mesures destinées à relancer l'activité économique, M. Obama a dévoilé des aides aux petites et moyennes entreprises et des investissements dans les infrastructures publiques; elles permettront, selon lui, de résorber plus vite un chômage qui se maintient à un niveau historique.

M. Obama, qui s'exprimait au siège du prestigieux groupe de réflexion Brookings à Washington, a rappelé que 7 millions d'Américains avaient perdu leur emploi depuis le début de la récession économique. Ce "chiffre colossal" traduit "non seulement la profondeur du gouffre dont nous devons sortir, mais aussi une tragédie humaine", a-t-il estimé.

Malgré une légère embellie en novembre (10% contre 10,2% le mois précédent), le taux de chômage aux États-Unis reste à des niveaux jamais vus depuis le début des années 1980. Le pays est sorti de la récession au troisième trimestre, mais des analystes craignent une reprise très lente du marché de l'emploi.

Aussi, M. Obama a promis de s'intéresser en particulier aux "secteurs qui généreront le plus d'emplois tout en produisant les plus grands bénéfices pour notre économie". Il a insisté sur le rôle moteur des petites entreprises, qui ont, a-t-il affirmé, "créé environ 65% des emplois nouveaux" ces 15 dernières années.

Il a proposé une exonération d'impôt sur les plus-values réalisées lors d'investissements dans ces entreprises et une baisse de la fiscalité destinée à encourager les embauches. Pour permettre à ces sociétés d'investir, le président a aussi dit vouloir leur faciliter l'accès aux crédits, en utilisant une partie du fonds du plan de sauvetage des banques.

Ce plan, auquel il va donc être mis un terme, avait reçu une dotation de 700 milliards de dollars, mais devrait en coûter 200 de moins que ce que le gouvernement estimait dans ses dernières prévisions budgétaires d'août.

Pour susciter des embauches dans la construction, M. Obama a aussi évoqué des investissements dans les infrastructures, un écho du plan de relance de 787 milliards de dollars qu'il avait promulgué en février.

Toutes ces mesures doivent être approuvées par le Congrès. Le chef de la majorité démocrate de la Chambre des représentants, Steny Hoyer, a affirmé qu'un nouveau plan de relance de l'emploi pourrait coûter 75 milliards à 150 milliards de dollars et un texte de loi être prêt "dans les 30 à 40 jours".

Le chef de la minorité républicaine du Sénat a, en revanche, fustigé l'emploi des fonds du plan de sauvetage. "Je ne pense pas que le fait de rafler (les fonds d'un) prêt pour lancer de nouvelles dépenses incontrôlées soit la meilleure façon de créer des emplois", a déclaré Mitch McConnell.

M. Obama a prévenu que ces mesures ne pourraient pas s'appliquer au détriment de l'orthodoxie fiscale, étant donné le déficit budgétaire actuel : 1.300 milliards de dollars.

AFP/VNA/CVN

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