Union européenne : la France d'accord pour réduire son déficit sous 3% dès 2013

La France a accepté de se fixer comme objectif de ramener son déficit public en dessous de 3% du PIB dès 2013, comme demandé par Bruxelles, mais à condition qu'une croissance forte permette de respecter ce délai.

"Nous sommes d'accord avec le texte qui a été proposé par la Commission, qui prévoit que la France dispose d'une année supplémentaire, c'est-à-dire jusqu'en 2013, pour revenir à 3%", a indiqué le 1er décembre la ministre français des Finances, Christine Lagarde, lors d'un point de presse à l'issue d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles (Belgique). "On s'engage à réduire le déficit structurel d'au moins un pour cent (par an), sous réserve évidement de l'ensemble des conditions économiques", a-t-elle ajouté.

Le ministère français de l'Économie avait auparavant indiqué qu'il faudrait qu'une "croissance forte" soit au rendez-vous pour pouvoir respecter ce délai.

Jusqu'ici, Paris contestait la recommandation de la Commission européenne (CE), faite le 11 novem-bre, de revenir sous 3% en 2013, qu'elle ne jugeait pas réaliste. Il s'agit d'un délai supplémentaire d'un an par rapport à une précédente recommandation faite par la CE à la France au printemps. Mais le gouvernement français affirmait vouloir ramener en 2014 le déficit public sous les 3%, limite fixée par le pacte de stabilité européen.

La CE a cependant fait une concession à la France. Alors qu'elle lui demandait jusqu'ici de réduire son déficit structurel de 1,25 point de pourcentage du PIB par an pour parvenir à l'objectif donné, l'effort annuel demandé est maintenant seulement d'"au moins un pour cent" (de point de pourcentage), a souligné Mme Lagarde. "Si on fait un pour cent, on remplit la mission", a-t-elle ajouté.

Le commissaire européen aux Affaires économiques, Joaquin Almunia, a reconnu, de son côté, que la CE avait "négocié pendant des heures et des heures" avec Paris.

Le déficit est attendu l'an prochain en France au niveau record de 8,5% du Produit intérieur brut (PIB), alors que la limite européenne est en principe de 3%.

Pour assainir les finances publiques, le gouvernement français mise sur une maîtrise accrue des dépenses publiques et sur des réformes structurelles pour augmenter la croissance, mais n'entend pas augmenter les impôts. Nicolas Sarkozy a redit mardi qu'il "n'accepterait pas de politique de rigueur (qui) n'aurait aujourd'hui qu'un seul effet, casser la reprise". "En aucun cas je ne prendrai le chemin des augmentations d'impôts", a-t-il dit.

M. Almunia a affirmé lundi que la réduction du déficit devra passer "essentiellement" par la maîtrise des dépenses, mais pas "uniquement", laissant entendre qu'il faudrait probablement aussi augmenter les impôts.

AFP/VNA/CVN

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